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Reprise le 25 octobre du cycle « De l’écrit à l’écran » à
Paris Diderot
par Brigitte
Duzan, 18 octobre 2012
Après la
trêve de l’été, le cycle « De
l’écrit à l’écran »
(在屏幕上书写) reprend le jeudi
25 octobre à l’Institut Confucius de
l’université Paris Diderot.
Lancé il y
a trois ans, ce cycle est le fruit d’une
collaboration entre l’Institut Confucius de Paris
VII et le Centre de documentation sur le cinéma
chinois (CDCC) de Marie-Claire Quiquemelle qui en
conçoit la programmation et fournit les films.
Suivies d’une discussion, les séances sont
présentées par Luisa Prudentino ; chinese movies
s’associe à l’événement en réalisant, pour chaque
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L’institut Confucius
de Paris Diderot |
séance, des
dossiers sur les réalisateurs, les films et, en lien avec
chinese shorstories, les œuvres littéraires dont ils
sont adaptés ; la recherche est enrichie par les documents
des archives du CDCC.
Focus sur le
scénario
Song of China |
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Le
programme 2012/2013 comporte, comme les années
précédentes, un vaste choix de films couvrant une
période de soixante-dix ans, de 1935 à 2005, mais,
cette année, avec un accent particulier porté sur la
période 1980-2005.
Cette
année, en outre, la réflexion a été étendue pour
dépasser le cadre strict des rapports entre
littérature et cinéma, et les problèmes de
l’adaptation cinématographique d’œuvres littéraires,
pour développer l’idée du titre même du cycle,
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en partant d’un
concept d’écrit qui inclut l’écriture scénaristique, par des
scénaristes qui sont souvent écrivains.
Il a en
effet existé, dès les débuts du cinéma chinois, une
relation étroite entre le monde du cinéma et les
écrivains, hommes de théâtre et intellectuels en
général, dans un contexte de bouillonnement culturel
issu du mouvement du 4 mai
(1). Souvent publiés dans des revues
cinématographiques, les premiers scénarios se
caractérisent par un style très littéraire qui leur
a d’ailleurs valu le terme de « scénarios
littéraires » (电影文学剧本).
C’est ensuite devenu une tradition de publier les
scénarios écrits, voire réécrits, par des écrivains,
au
même titre que leurs romans et nouvelles ; ces
publications font partie de leurs œuvres complètes.
Il est
particulièrement important de rappeler aujourd’hui
cet aspect souvent méconnu du cinéma chinois, à une
époque où, en Chine, le scénario est dévalorisé et
le scénariste méprisé, dans une course effrénée au
développement quasi |
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The Red Guards of Lake
Hong |
exclusif de la
technique, et en particulier des effets spéciaux et de la
3D. Quelques voix s’élèvent pour rappeler l’importance du
scénario ; elles restent isolées (2).
Programme du
premier trimestre
Cinq séances sont
programmées au premier trimestre (à 18 heures) :
Le 25
octobre :
« Song of China » (《天伦》), 1935, intertitres
anglais.
Film muet sonorisé de
Fei Mu (费穆), sur un scénario de Zhong
Shigen (钟石根)
Le 8 novembre :
The Red Guards of Honghu Lake
(《洪湖赤卫队》), 1961, sous-titres anglais.
Film de
Xie Tian (谢添), d’après une pièce de théâtre chanté
du Hubei.
Le 15 novembre : Starry is the Night (《今夜星光灿烂》),
1980, sous-titres anglais.
Film de
Xie Tieli (谢铁骊), d’après
une pièce de théâtre de Bai Hua (白桦).
Le 6 décembre :
Xumao and his daughters (《许茂和他的女儿们》),
1981, sous-titres anglais.
Film de
Li Jun (李俊) d’après le roman de Zhou Keqin (周克芹).
Le 13 décembre :
Legend of Tianyun Mountain
(《天运山传奇》), 1981, sous-titres anglais.
Film de
Xie Jin (谢晋) d’après le roman de Lu Yanzhou (鲁彦周).
Notes
(1) Sur ce
mouvement, voir
http://www.chinese-shortstories.com/Reperes_historiques_La_litterature_chinoise_au_vingtieme_siecle_2.htm
(2) Un article
publié en janvier 2012 dans la revue spécialisée « Voix hors
champ - cinéma et télévision » (《影视画外音》)
parle du « goulot d’étranglement » que représente le
scénario pour le développement du cinéma (电影发展的重要瓶颈).
Version en ligne :
http://www.cqvip.com/qk/80582x/201201/40433692.html
Un article de fond
sur le sujet du scénario dans le cinéma chinois a aussi été
publié début 2012. Ces deux articles sont en cours de
traduction. Nous remercions Maiwenn Pirastru de nous les
avoir fait connaître.
Une idée du peu
d’intérêt porté au scénario est donnée par un compte rendu
d’un séminaire récent pourtant consacré à l’importance de la
construction d’une culture spécifique pour le développement
du cinéma chinois. On se rend compte très vite qu’il s’agit
surtout de préoccupations idéologiques ; la question de la
place à accorder au scénario a été soulevée par madame Dai
Jinhua (戴锦华),
professeur à l’université de Pékin, sans susciter aucun
écho : « le cinéma chinois gonfle comme un Big Mac, a
–t-elle déclaré, mais personne ne se pose de questions sur
le contenu, sur le logiciel qui doit compléter ce formidable
hardware, » ce logiciel étant le scénario…
Voir la traduction de l’article
:
Liu Qian : De
l’importance de la construction d’une culture
cinématographique
Programme complet
sur le site de l’Institut Confucius :
http://www.confucius.univ-paris7.fr/?page=cinema-chinois
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