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Sung Tsun-shou 宋存壽 

Présentation

par Brigitte Duzan, 25 février 2017

 

Sung Tsun-shou est un réalisateur hongkongais méconnu, qui a commencé sa carrière à Hong Kong en 1956 et a coréalisé ses premiers films à Taiwan à partir de la fin de 1963. Après ces coréalisations, il a réalisé quelque 25 films entre 1966 et 1981, date à laquelle il s’est tourné vers la télévision. Il reste l’un des grands réalisateurs en mandarin des années 1970, proche de Li Han-hsiang (李翰祥), Li Hsing (李行), et King Hu (胡金铨).

 

Scénariste et coréalisateur

 

Il est né en septembre 1930 à Jiangdu (江都), un des trois districts de la ville-préfecture de Yangzhou (扬州), dans la province du Jiangsu. C’est à Yangzhou, au collège Zhendan (震旦高中), qu’il fait ses études. Puis, en 1949, il part à Hong Kong où il fait des études de journalisme. Il commence

 

Sung Tsun-shou

ensuite à travailler dans une imprimerie où il fait la connaissance de King Hu qui, arrivé sans un sou en 1950, gagnait sa vie en étant relecteur et assistant comptable chez le même imprimeur. Ils deviennent amis.

 

Sung Tsun-shou rejoint la Shaw Brothers en 1956, puis passe à la Hsin Hwa Motion Pictures, où il reste trois ans en travaillant surtout comme scénariste.

 

Le roman de Chu Hsi-ning, réédition 1998

 

King Hu et lui se retrouvent en 1963, avec d’autres, comme assistants de Li Han-hsiang – Sung Tsun-shou comme coscénariste - sur le tournage éclair de « Love Eterne » (《梁山伯与祝英台》), le projet de Run Run Shaw destiné à contrer le projet similaire de la MP&GI. Le film de la Shaw Brothers sort le premier et devient un immense succès à Taiwan.

 

Sung Tsun-shou suit alors Li Han-hsiang à Taiwan lorsque celui-ci y transfère les activités de sa compagnie, la Guolian (国联影业公司), en décembre 1963. Il est l’un des réalisateurs que Li Han-hsiang aide à passer derrière la caméra à la Guolianet ainsi à sortir de l’ombre.

 

Il est assistant réalisateur des trois films huangmeidiao réalisés par Li Han-hsiang après son arrivée à Taiwan, entre fin 1963 et 1965, pour capitaliser sur le succès de « Love Eterne » : « Seven Fairies » (《七仙女》), « Trouble on the Wedding Night » (Zhuangyuanjidi《状元及第》) et « Hsi Shih » (《西施》) ; Sung Tsun-shou est aussi coscénariste du second film, grand succès de l’année 1964 à Taiwan, mais aussi à Hong Kong.

 

Réalisateur à partir de 1966

 

Coréalisations

 

Il réalise son premier film en 1966 : « A Perturbed Girl » (Tianzhi jiaonü《天之骄女》), coréalisé avec Liu Yishi (刘易士). C’est une autre adaptation d’opéra, un mélodrame interprété par la jeune actrice Chen Chen (甄珍) dans le rôle principal.

 

En 1968, son film suivant, « The Dawn » (Poxiao shifen破曉時分), est coréalisé avec Li Han-hsiang. C’est un wenyi pian en costumes dont l’histoire est adaptée d’un roman de Chu Hsi-ning (朱西甯), père de Chu Tien-wen (朱天文) [1] : dans la Chine impériale, un garde d’une cour de justice, nouveau en poste, est choqué par la corruption qu’il constate.

 

Le film est un succès et prend tout le monde par surprise par la maîtrise de la mise en scène, de la direction d’acteurs et des mouvements de caméra. Il est élupar les critiques de cinéma de Taipei parmi les meilleurs films en mandarin de l’année 1968.

 

Ensuite, en 1969, deux ans après le succès de « Dragon Gate Inn » (《龙门客栈》) de King Hu, Sung Tsun-shou décide

 

The Dawn, 1968

comme beaucoup d’autres de tenter un wuxiapian. Il tourne « Iron Petticoat » (Tieniangzi《铁娘子), mais c’est un échec. Cela restera sa seule tentative dans ce genre.  

 

Adaptations de Chiung Yao et Kuo Liang-hui

 

Il se tourne alors vers des films adaptés de romans populaires de la romancière Chiung Yao (瓊瑤) [2], adaptations qui deviennent sa spécialité, mais dans une approche très personnelle.

 

Le premier sort en 1971 : « You Can’t Tell Him » (《庭院深深), une histoire typique des relations amoureuse tarabiscotées de Chiung Yao. Une jeune fille se marie contre l’avis de ses parents, mais le regrette après la naissance d’une petite fille, son mari l’abandonne mais revient dix ans plus tard pour voir sa fille.

 

Brigitte Lin dans Outside the Window, 1973

 

En 1972, « Love is Smoke » (《情烟) est une exception : il est adapté d’un roman populaire de l’écrivain et acteur John Yip. Mais, l’année suivante, en 1973, « Outside the Window » (《窗外) est l’un des grands films Chiung Yao de la période ; il conte l’histoire d’une étudiante qui tombe amoureuse d’un de ses professeurs puis est forcée de se marier, mélodrame classique, mais avec une critique sociale du rôle de la femme dans une famille chinoise

  

C’est le film qui marque les débuts de Brigitte Lin (林青霞) au cinéma. Elle avait 18 ans et venait de terminer le lycée. Sung Tsun-shou fera deux autres films avec elle, « Female Reporter » (《女记者》) en 1974 et « The Green House » (《绿色山庄》), un Chiung Yao de 1978. C’est cependant « Outside the Window » qui est considéré comme l’un des meilleurs films Chiung Yao de la période; il n’est pourtant sorti à Taiwan qu’après la mort du réalisateur en 2008, à cause d’un litige avec la romancière sur les droits, mais il a été un grand succès à Hong Kong et dans l’Asie du sud-est.

 

Outside the Window, sous-titres anglais

 

Pour produire ce film, Sung Tsun-shou avait créé une petite société de production avec un autre réalisateur. Mais son film suivant, en 1973, est produit à Taiwan par Li Hsing (李行).

 

Ce film, « Story of a Mother » (《母親三十歲), est un grand film de la série des Chiung Yao, avec la grande actrice Li Hsiang (李湘) dans le rôle principal. C’est l’histoire d’un jeune garçon qui est témoin des infidélités de sa mère alors que son père est gravement malade et en vient à la mépriser. Après la mort du père, il est adopté par une autre famille, et a du mal à se réconcilier avec sa mère. Le film est élu en 1973 meilleur film en mandarin par les critiques taïwanais.

 

Autre succès en 1974, mais cette fois avec un film dans le genre des adaptations par Li Han-hsiang des “Contes du Liaozhai” de Pu Songling (蒲松龄) : « Ghost of the

 

Story of a Mother, 1973

Mirror» (古鏡幽魂) avec Brigitte Lin et Shih Chun (石隽) venu des wuxiapian de King Hu [3]. C’est

 

Brigitte Lin dans Ghost of the Mirror, 1974

 

une histoire d’amour assez classique entre un lettré et une belle jeune femme qui est peut-être un fantôme. 

 

Ghost of the Mirror

 

Retour à la Shaw Brothers

 

Cette même année 1974, « Thirteen » (《早熟) marque le retour de Sun Tsun-shou à la Shaw Brothers. C’est une histoire d’amour adaptée d’un roman de la romancière Kuo Liang-hui (郭良蕙) qui, après avoir commencé à écrire des romans wenyi dans les années 1950, était devenue l’une des romancières les plus célèbres de Taiwan pour ses sujets jugés « immoraux » [4].

 

Sun Tsun-shou poursuit en 1975 avec une autre adaptation de roman, cette fois de Yan Shen : « Morning Star » (《晨星》). Puis, en 1976, histoire d’un père de famille dont la fille aînée a une maladie du cœur, secret qu’il n’a révélé ni à sa femme ni à ses deux autres filles, « Chelsia My Love » (《秋霞》) décroche deux prix au festival du Golden Horse,

 

Morning Star, 1975

 

Chelsia my Love, 1976

 

meilleur film et meilleure actrice, à l’actrice Chelsia Chan (陈秋霞).

 

En 1978, Sun Tsun-shou tourne quatre films, dont« Ask My Love from God » (《此情可问天》), également adapté d’un roman de Kuo Liang-hui, avec Lin Feng-chiao (林凤娇) dans un rôle complètement différent de ceux des jeunes filles de bonne famille, réservées, de ses films antérieurs.

 

L’année suivante, « Rainbow in my Heart» (《第二道彩虹》) est un Chiung Yao moderne, dans l’univers de la mode et de la publicité. Un jeune homme est à la tête d’une agence de publicité et va se marier avec un mannequin, mais apprend qu’elle le trompe. Il part tourner un film publicitaire en Corée et là, en regardant la télévision, il remarque une chanteuse, Chelsea Chen qu’il invite à venir tourner dans son film ; ils tombent amoureux, le film est un succès et la chanteuse devient une star. Mais l’autre revient…

 

En 1980, « An Endless Journey » (《走不完的路》) est l’histoire de deux orphelins qui ont grandi et souffert ensemble. Mais le garçon tombe amoureux d’une autre fille… Et le film est suivi de « To You With Love » (《候鳥之愛》) qui est une variation sur un thème semblable : deux jeunes d’abord ennemis finissent par s’aimer.

 

Rainbow in my Heart, 1979

 

Sun Tsun-shou s’essouffle et se répète, la télévision vient lui donner un nouveau momentum.

 

Télévision

 

Rétrospective après sa mort, en juillet 2008

 

En 1981 est lancée à la télévision de Taiwan la mini-série de onze épisodes - « 11 Women » - qui est conçue au départ pour lancer de jeunes réalisateurs. Elle est produite par Sylvia Chang (张艾嘉) qui tourne le premier épisode, et en fait tourner un autre par Edward Yang - épisodequi aura un grand succès et lancera sa carrière ; elle en confie également un à Sung Tsun-shou.

 

Sung Tsun-shou continuera sa carrière à la télévision.

 

Il est décédé à Taipei en mai 2008, à l’âge de 77 ans.

 

En 2001, le festival du cinéma asiatique de Deauville lui a rendu hommage et, la même année, lors de sa 38ème édition, le festival du Golden Horse lui a accordé son Lifetime Achievement Award (終身成就獎). C’était l’année de « Millenium Mambo »…

 

 

Bibliographie

 

Historical Dictionary of Taiwan Cinema, by Daw-Ming Lee, Scarecrow Press 2012.

 


 

[2] Sur Chiung Yao, voir chineseshortstories (à suivre)

[3] Il est aux côtés de Hsu Feng (徐枫) dans « Touch of Zen » (《侠女》) et les deux films de 1979 « Raining in the Mountain » (《空山灵雨》)/ « Legend of the Mountain » (《山中传奇》).

[4] Une romancière née en 1926, novatrice à bien des égards. Voir :

http://www.chinese-shortstories.com/Auteurs_de_a_z_Kuo_Liang_hui.htm

 

 

 

 

 

 

 
     
     
     
     
     
     
     
     

 

   

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



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