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Scénaristes

 
 
 
     
 

Xia Yan 夏衍

Présentation

par Brigitte Duzan, 22 novembre 2016 

 

Dramaturge, scénariste, cinéaste, journaliste et homme politique, vice-ministre de la culture de 1954 à 1965, réinstauré dans ses fonctions à la tête du cinéma après la Révolution culturelle, Xia Yan a été, en Chine, l’une des personnalités les plus influentes du monde de la culture du début des années 1930 jusqu’à son décès en 1995.

 

Esprit ouvert et éclairé, il a eu en particulier un rôle de premier plan dans le domaine cinématographique, en soutenant et en encourageant les meilleurs cinéastes de son époque dont il était un ami proche. Il a lui-même écrit les scénarios de certains de ces films, prenant des risques considérables qui lui ont valu des années de persécution et de prison, et le respect de tous. Il aura été un soutien inappréciable tout au long de sa vie à tous les artistes qui cherchaient à exprimer un idéal d’humanisme au-delà des contraintes idéologiques.

 

Xia Yan en 1924, au Japon

 

Du mouvement du 4 mai au communisme

 

Né Shen Naixi (沈乃熙), Xia Yan naît le 30 octobre 1900 dans le district de Yuhang des faubourgs de Hangzhou, dans le Zhejiang (浙江省余杭县), dans une vieille famille sur le déclin. Son père meurt quand il a trois ans. Mais il reçoit malgré tout une éducation traditionnelle, développant en particulier son amour de l’opéra et de la littérature classique, mais aussi de l’art dutanci (弹词), forme de conte accompagné d’instruments à cordes faisant partie de la tradition orale de Suzhou.

 

Etudiant militant

 

En 1915, il entreprend des études scientifiques à l’université du Zhejiang (浙江甲种工业学校), selon l’idéal de l’époque : étudier les sciences pour sauver la nation. En 1919, lors du Mouvement du 4 mai, il organise un cortège de protestation dans les rues de Hangzhou avec ses camarades de classe.

 

Au Japon avec sa future épouse

 

En 1920, il obtient son diplôme et tente d’aller étudier en France, mais n’y parvient pas. Alors, en février 1921, il part au Japon poursuivre ses études en électronique à l’université Meiji. Pendant ces années d’étude, il lit beaucoup d’ouvrages philosophiques et littéraires, et s’intéresse de plus en plus à la littérature. Mais il lit aussi le Manifeste communiste et développe un intérêt croissant pour le socialisme.

 

Il prend contact avec les nombreux groupes révolutionnaires chinois. A l’automne 1924, il rencontre Sun Yat-sen quand celui-ci se rend au Japon, et prend part à la branche japonaise du Guomingdang. Mais, après avoir terminéses études, en juin 1926, il entre au Parti communiste chinois. Après le massacre des communistes de Shanghai par le Guomingdang, dit « incident » du 12 avril 1927, il est sur la liste des suspects recherchés.

 

Cet incident du 12 avril est suivi d’une vaste purge des communistes dans toutes les régions sous contrôle du Guomingdang, et de la rupture de ce Parti avec le Parti communiste dont tous les membres sont exclus, dont Xia Yan. Il est alors expulsé du Japon et forcé de rentrer à Shanghai où il est de retour en juillet et continue ses activités militantes.

 

Théâtre, politique et cinéma

 

Cinéaste de gauche

 

En 1929, il est l’un des cofondateurs dela Société d'art dramatique de Shanghai et appelle à un « théâtre du prolétariat ». En 1930, il participe à la fondation de la Ligue des écrivains de gauche, puis de la Ligue des dramaturges de gauche.

 

Après le virage à gauche du studio Mingxing (明星影片公司), à la suite du bombardement de Shanghai en 1932, Xia Yan y fait ses débuts de scénariste, dans une sorte de pépinière de jeunes artistes de gauche. A partir de 1933, il écrit des scénarios pour Zhang Shichuan (张石川), le premier pour un film avec Hu Die (胡蝶). Mais ce ne sont pas les meilleurs. Les meilleurs sont ceux qu’il adapte d’œuvres littéraires.

 

En 1933, c’est lui (sous un pseudonyme) qui coécrit, avec Cai Chusheng (蔡楚生), l’adaptation de la nouvelle de Mao Dun « Les vers à soie du printemps » (《春蚕》). Réalisé par Cheng Bugao (程步高), le film est la première adaptation à l’écran d’une œuvre issue du mouvement du 4 mai. 

 

La même année, c’est aussi Xia Yan qui écrit le scénario du « Torrent sauvage » (《狂流》), également réalisé par Cheng Bugao : un véritable docu-fiction avant l’heure, sur la crue catastrophique du Yangzi de mai 1931. C’est l’un des films les plus marquants des années 1930, qui fit beaucoup de bruit à sa sortie, par sa conception même autant que son sujet.

 

Cette même année 1933, il coécrit avec Zheng Boqi (郑伯奇) et A Ying (阿英) le scénario du film de Li Pingqian (李萍倩) « Children of our Time » (《时代的儿女》), l’un des premiers films retraçant le destin de jeunes révolutionnaires pendant la guerre.  

 

Autre grand scénario de la période auquel collabore Xia Yan : celui de « La route » (《大路》) de Sun Yu (孙瑜), en 1934. C’est un autre film très original, sorti sur les écrans pour le Nouvel An chinois de 1935. Mais c’est aussi la fin de son activité de scénariste pour un temps : la censure du Guomingdang oblige la Mingxing à le renvoyer.

 

Dramaturge de défense nationale

 

Sous l’impulsion de Qu Qiubai (瞿秋白), Xia Yan commence alors à écrire des pièces de théâtre huaju, et, à partir de 1935, participe au développement du « théâtre de défense nationale » (国防戏剧). La première pièce et la plus connue qu’il a écrite dans ce cadre est « Sai Jinhua » (《赛金花》), la tragédie d’une célèbre courtisane devenue une sorte de Mata Hari chinoise, suivie de « Qin Jiu » (《秋瑾》) ; « Sous les toits de Shanghai » (《上海屋檐下》), ensuite, est l’histoire de cinq familles vivant dans un immeuble surpeuplé et tentant désespérément de trouver de quoi survivre. 

 

 

Publication du texte de la pièce "Sai Jinhua" en novembre 1936

 

 

- Pièce en sept actes initialement publiée en avril 1936, « Sai Jinhua » lui a valu une grande popularité. Il a écritcette pièce alors qu’il se cachait dans un appartement pour échapper au Guomingdang qui le recherchait pour l’arrêter et où il est resté pendant trois mois en faisant courir le bruit qu’il était parti au Japon. Vaguement inspirée d’un épisode du roman de Zeng Pu (曾朴), « Fleur sur l'océan des péchés » (《孽海花》), mais aussi de divers articles parus dans la presse, la pièce relate l’histoire de la fameuse courtisane utilisée par les autorités chinoises pour séduire le commandant des forces allemandes, au moment de la Révolte des Boxers, afin de les aider dans les négociations de paix. Elle fut ensuite châtiée pour ses relations avec les étrangers…

 

Représentée un an avant le décès de Sai Jinhua, la pièce contenait des allusions voilées à la politique de non résistance antijaponaise du Guomingdang, ce qui la rendit tout de suite immensément populaire, avec un record de vingt-deux représentations à guichet fermé pendant la première saison. Ceci entraîna son interdiction, interdiction qui, en retour, suscita une véritable émeute populaire [1].

 

- « Qiu Jin » - qui s’intitulait à l’origine « Une âme libre » (《自由魂》) - est l’évocation d’un autre personnage féminin hors norme, une femme poète, révolutionnaire maniant l’épée, exécutée en 1907 pour ses activités subversives, préludant à la révolution de 1911. Qiu Jin apparaît comme une sœur jurée de Sai Jinhua. Les deux pièces reflètent des thèmes proches, nationalistes et antijaponais.

« Qiu Jin » sera adaptée au cinéma par Xia Yan lui-même au début des années 1980, et le scénario du film, réalisé par
Xie Jin (谢晋), comporte une référence à Sai Jinhua qui renforce le lien implicite entre les deux pièces.

 

- « Sous les toits de Shanghai » esttotalement différente. Bien qu’étant sa quatrième pièce, c’est celle que Xia Yan considérait comme marquant ses véritables débuts de dramaturge car c’est une pièce réaliste, éloignée des pièces qu’il avait faites jusque-là [2]. Selon ses propres dires, c’est « L’Orage » (《雷雨》), pièce de 1934 de Cao Yu (曹禺), qui aurait été le catalyseur du changement, et la pièce a un thème semblable à celui de « L’Aurore » (日出). Mais elle est aussi inspirée des « Bas-fonds » de Gorky.

 

Xia Yan vers 1935

 

Sai Jinhua dans la réalité

 

Wang Ying dans le rôle de Sai Jinhua

 

Sous les toits de Shanghai, nouvelle mise en scène à Shanghai en 2007

 

Le quotidien Jiuwang ribao, 1er numéro

 

A Guilin en 1942 : de g. à dr.

le dramaturge Tian Han,

l’actrice Wang Ying et Xia Yan (en blanc)

 

Lorsque, en 1937, éclate la guerre sino-japonaise, Xia Yan participe au lancement, sous l’égide de la Société de défense nationale de Shanghai, du quotidien Sauvons la Nation (Jiuwang ribao《救亡日报》) dont le premier numéro paraît le 26 septembre 1937. À la suite de l'incident de Wannan (皖南事变), début 1941 [3], le journal est interdit, et cesse sa publication à la fin de février.

 

Xia Yan se réfugie alors à Hong Kong où il collabore au journal économique Hua Shang Daily (《华商报》), journal patriotique en défense du Front uni lancé début avril 1941 par Liao Chengzhi (廖承志) et Fan Changjiang (范长江).

 

Mais, au début de la Guerre du Pacifique, après l’occupation de Hong Kong par les Japonais, le journal doit cesser sa publication, après huit mois d’existence. Xia Yan part à Chongqing, où il anime la section culturelle de la cellule locale du Parti communiste. En 1944, il se rend à Nankin,

Hong Kong, Shanghai, où il coordonne les activités culturelles des sections locales du Parti.

  

Années 1950 : vice-ministre et grand scénariste

 

Après 1949, il est nommé membre du conseil municipal de Shanghai, responsable de l'unité de propagande. Puis, de janvier 1950 à 1953, il est directeur du Bureau de la culture de Shanghai (c’est-à-dire jusqu’à la totale nationalisation des studios de cinéma privés), et premier responsable du Théâtre populaire de Shanghai.

 

Au début de 1951, il est pris dans les violentes attaques contre le film de Sun Yu (孙瑜) « La vie de Wu Xun » (《武训传》). Le scénario avait subi plusieurs révisions, en particulier pour répondre à des suggestions de Zhou Enlai. Xia Yan suggéra deux modifications supplémentaires, dont une conclusion critique. Malgré cela, il fut lui-même attaqué, pour avoir négligé le caractère « réactionnaire » de Wu Xun. Il dut reconnaître qu’il n’avait pas analysé le film d’un point de vue

 

Xia Yan lors de la première réunion du Bureau de la culture de Shanghai (1950)

marxiste correct, mais il fut la cible de critiques jusqu’à la fin de 1951.

 

Années 1950 : Xia Yan (à dr.) et Zhao Dan (au centre)

 discutant de cinéma avec Zhou Enlai (à g.)

 

Le film ruina la carrière de Sun Yu, mais n’eut pas de conséquences dramatiques sur celle de Xia Yan. L’épisode annonçait cependant les attaques bien plus graves dont il serait victime douze ans plus tard.

 

En 1954, il est nommé vice-ministrede la culture, et occupe diverses autres fonctions officielles. Il a alors une action de premier plan dans le domaine cinématographique, et il revient à l’écriture scénaristique. Il écrit les scénarios de trois films parmi les plus réussis de la fin des années 1950, tous trois adaptés d’œuvres littéraires :le scénario du

film de Sang Hu (桑弧) sorti en 1956, « Le sacrifice du Nouvel An » (《祝福》), adapté d’une nouvelle de

Lu Xun (魯迅) ; et ceux de deux films de Shui Hua (水华) sortis respectivement en 1959 et 1961 : « La boutique de la famille Lin » (《林家铺子》), d’après la nouvelle éponyme de Mao Dun (茅盾), et « Une famille révolutionnaire » (《革命家庭》), adapté d’un roman autobiographique de Tao Cheng (陶承) ; ce dernier scénario est primé au festival des Cent Fleurs en 1962.  

 

Début des années 1960 : promoteur de l’ouverture au cinéma

 

Dans le vent de relative ouverture du début

   

1956 : sur le tournage du Sacrifice du Nouvel An, 2ème à g. avec l’actrice Bai Yang à sa g. – Sang Hu ler à dr.

des années 1960, Xia Yan soutient une ligne de défense de la liberté artistique. En juin 1961, à une conférence nationale de cinéastes, il prononce une allocution qui fait date, intitulée « Elevons l’art cinématographique à un nouveau niveau » (把我国电影艺术提高到一个更新的水平), dont le texte est publié en octobre dans la revue Hongqi (红旗). C’est une critique implicite du Grand Bond en avant, appelant à plus d’autonomie pour les artistes et à une plus grande diversité et qualité dans le cinéma.

 

C’était une sorte de manifeste dessinant des orientations dans un esprit de relative ouverture ; il a entraîné une vague de films, au cours des quatre années suivantes, qui sont parmi les meilleurs des dix années précédentes, et dont certains sont comparables aux grands films chinois des années 1930 et 1940.

 

L’une de ses grandes idées, en rupture avec celles de Mao, est la notion – marxiste – qu’une certaine mesure de continuité est nécessaire en matière culturelle, pour assurer une transition fluide d’une période historique à une autre. En ce sens, il préconisait un cinéma basé sur la tradition chinoise plutôt qu’empruntant les modèles de « réalisme socialiste » de l’ère stalinienne. En outre, dans le contexte de crise des lendemains du Grand Bond en avant, il sous-entendait qu’il valait mieux lâcher un peu sur la lutte des classes, au profit de l’union nationale.

 

Le retour de Mao 

 

Mais cette relative libéralisation n’était possible que parce que Mao était affaibli par le désastre du Grand Bond en avant. Les nuages s’amoncellent peu à peu. En septembre 1962, à la réunion du Comité central du Parti, Mao met ses « camarades » en garde : « N’oubliez pas la lutte des classes. »

 

1965 : sur le tournage de Living Forever in Burning Flames《烈火中永生》avec l’acteur Zhao Dan 赵丹 et l’actrice Yu Lan 于蓝

 

En juin 1964, à partir de documents rassemblés par Jiang Qing, Mao émet une nouvelle série de directives sur les lettres et les arts, accusant les responsables dans le domaine culturel de ne pas travailler de manière suffisamment étroite « avec les travailleurs/paysans-soldats », et « de ne jamais avoir été aussi près, dans les années récentes, de tomber dans le révisionnisme ».

 

La charge était clairement dirigée contre le ministère de la Culture, et en particulier le vice-ministre Xia Yan. Terrifiés, les responsables visés décident de procéder à

une campagne de rectification dans le cinéma, conformément aux termes des nouvelles directives de Mao. Le 16 juillet 1964, Xia Yan est forcé de faire une autocritique en bonne et due forme.

 

Il a même le temps d’en faire trois, avant d’être destitué de ses fonctions le 7 avril 1965 [4].

 

Victime de la haine de Jiang Qing

 

Mais ces attaques étaient surtout dirigées par Jiang Qing qui le détestait. La haine quasi viscérale qu’elle portait à Xia Yan ressort nettement dans l’entretien fleuve (soixante heures, pendant toute une semaine) qu’elle a accordé en 1972 à Roxane Witke [5]. Selon Witke, cette haine se mêlait à celle qu’inspirait à Jiang Qing la courtisane Sai Jinhua, sujet de la première pièce de théâtre de Xia Yan, et l’une de ses plus célèbres, donnée dans le Golden City Theater de Shanghai (金城大戏院) que Jiang Qing détestait tout autant. Selon les propos rapportés par Witke, celle qui s’appelait encore Lan Ping (蓝苹) aurait violemment exprimé son désaccord avec la pièce, dont la défense d’un personnage méprisable, selon elle, « prostituait » la cause du nationalisme chinois.

 

Il semblerait en fait que le ressentiment de Jiang Qing, trente-six ans plus tard, venait du choix de l’actrice Wang Ying (王莹) pour le rôle de Sai Jinhua, alors que Lan Ping aspirait au rôle ; or, pour départager les deux candidates, le producteur et le metteur en scène avaient fait appel aux conseils de … Xia Yan. Comme il y avait la même compétition entre deux acteurs débutants pour le rôle principal, Xia Yan avait suggéré de donner les représentations avec deux groupes d’acteurs, le groupe A avec Wang Ying et Jin Shan (金山) et le groupe B étant Lan Ping avec … Zhao Dan (赵丹) ! Lan Ping était partie en claquant la porte. Elle avait dû ensuite le regretter car les deux acteurs deviendraient célèbres dès l’année suivante [6].

 

La destitution de Xia Yan en 1965 peut être considérée comme la vengeance de Jiang Qing, et ce n’était que le début. Au début de la Révolution culturelle, il est attaqué pour s’être opposé à Lu Xun avec trois autres personnalités, que l’on a appelés « les quatre vilains » (四条汉子) : Zhou Yang (周扬), Tian Han (田汉) et Yang Hansheng (阳翰笙). Mais c’est surtout pour son action dans le domaine du cinéma qu’il est attaqué. Il est dénoncé comme « le cerveau ayant manigancé la création d’un grand nombre d’herbes vénéneuses cinématographiques » (炮制大批毒草电影的大老板)

 

Il est persécuté ; on le parade dans les rues affublé d’un chapeau pointu, il subit des séances de critique publique, il est battu et a même les deux jambes cassées. Il passe ensuite huit ans et sept mois en prison. Il est libéré en juillet 1975.

 

Après la Révolution culturelle : renaissance

 

En octobre-novembre 1979, Xia Yan est de ceux qui participent au 4ème Congrès des lettres et des arts à Pékin lors duquel Deng Xiaoping énonce la nouvelle politique d’ouverture en matière artistique. Il fait lui-

 

10 octobre 1979 : réhabilitation, de g. à dr.

Ye Shengtao 叶圣陶, Xia Yan, Zhou Yang 周扬

même un discours remarqué. Il est élu président de l'Association des cinéastes. Il soutient les films alors réalisés critiquant les excès de la Révolution culturelle, ceux de Xie Jin en particulier pour lequel il

 

Octobre 1979 : Xia Yan (à g.) avec Mao Dun (à dr.)

présidant la 4ème Assemblée de la culture

 

adapte en outre sa pièce de 1937 « Qiu Jin ».

 

Pourtant, à la fin de la campagne contre la pollution spirituelle, en mars 1984, lorsque le poète d’avant-garde Xu Jingya (徐敬亚), avocat de la « poésie obscure » (朦胧诗), est attaqué et forcé à faire son autocritique, Xia Yan est l’un de ceux qui s’alignent derrière l’initiateur du mouvement, Hu Qiaomu (胡乔木). C’était peut-être une position personnelle concernant la poésie obscure ; il semble être devenu plus conservateur dans sa vieillesse.

 

Il garde cependant une attitude critique en matière politique. En 1986, il remonte au créneau pour soutenir Liu Zaifu (刘再复) quand il tente de publier son article controversé « La littérature et la conscience du repentir » (《文学与忏悔意识》) ; grâce à l’appui de Xia Yan, l’article est finalement publié, dans une version abrégée, dans le Quotidien du peuple, et s’attire d’ailleurs aussitôt deux commentaires critiques sur instructions ‘d’en haut’.

 

En 1989, Xia Yan soutient le mouvement

pro-démocratie. La même année, il est couronné

 

Mars 1991 : rencontre avec Jiang Zemin 江泽民

par le ministère de la Culture d’un prix honorant l'ensemble de sa carrière des arts de la scène.

 

1994 avec ses amis Ba Jin 巴金 et Bing Xin 冰心

 

Il est décédé à Pékin le 6 février 1995. Selon ses dernières volontés, ses cendres ont été dispersées dans le fleuve Qiangtang.

 

Sa maison à Hangzhou, près de la porte Qingchun (庆春门), a été transformée en musée. Par ailleurs, en novembre 2015, les autorités du quartier de Xuhui (徐汇区), au centre de Shanghai, ont annoncé que son ancienne résidence rue Wulumuqi sud (乌鲁木齐), allait être transformée en centre culturel et d’exposition. C’est là qu’il a résidé de 1949 à 1956.

 


 

Pièces de théâtre

 

1935 - Sai Jinhua 《赛金花》

1937 - Qiu Jin 《秋瑾》

1937 - L'Apprenti 《包身工》

1937 - Sous les toits de Shanghai 《上海屋檐下》

Pièce en trois actes publiée en 1941, traduite du chinois par Rébecca Peyrelon, éditions You-Feng, 2001.

1940 - La Défense du cœur 《心防》

1944 - Le Virus du fascisme 《法西斯细菌》

Pièce en cinq actes, traduite du chinois par Rébecca Peyrelon, éditions You-Feng, 2002. 

 


 

Principaux scénarios

 

1933  Rouge and Powder Market 《脂粉市场》 de Zhang Shichuan 张石川

1933  Shanghai over 24 Hours 《上海二十四小时》 de Shen Xilin 沈西苓

          (avec Zhao Dan)

1933  Les vers à soie du printemps » (《春蚕》 de Cheng Bugao 程步高

Torrent sauvage » (《狂流》 de Cheng Bugao 程步高

1933 Children of our Time 《时代的儿女》 de Li Pingqian 李萍倩

1934  Bible for Girls 《女儿经》 de Zhang Shichuan 张石川 et huit autres réalisateurs

          (Xia Yan coscénariste)

1934  La route 《大路》 de Sun Yu 孙瑜

1935  Goddess of Freedom 《自由神》 de Situ Huimin 司徒慧敏

          (avec Wang Ying et Lan Ping)

1937  New Year’s Coin 《压岁钱》 de Zhang Shichuan 张石川

1956  Le sacrifice du Nouvel An 《祝福》 de Sang Hu 桑弧

1959  La boutique de la famille Lin 《林家铺子》 de Shui Hua 水华

1960  Une famille révolutionnaire 《革命家庭》 de Shui Hua 水华

1964  Garden of Repose 《故园春梦》 de Zhu Shilin 朱石麟

1984  Qiu Jin 《秋瑾》 de Xie Jin 谢晋

 


 

Réalisation

 

1965  Living Forever in Burning Flames 《烈火中永生》

 


 


[1] La pièce sera adaptée au cinéma par Zhu Shilin en 1940.

[2] En raison de la guerre, la pièce ne put être représentée. Mais elle a été mise en scène en 2010 par le Shanghai Dramatic Art Centre, pour le 110ème anniversaire de la naissance de Xia Yan.

[3] Aussi appelé Incident de la Nouvelle Quatrième Armée (新四軍事件) : importante bataille entre forces nationalistes et communistes, qui marque la fin du Front uni.

[4] Entre temps, Xia Yan a encore écrit un scénario : pour « Garden of Repose » (《故园春梦》), le dernier film réalisé à Hong Kong par Zhu Shilin (朱石麟), adapté du roman « Le Jardin du repos » (《憩园》) de son ami Ba Jin (巴金).

[5] Roxane Witke a ensuite publié la teneur de cet entretien avec Jiang Qing dans une biographie qui – malgré ses défauts - reste un ouvrage de référence :Comrade Chiang Ch’ing, Weidenfeld & Nicolson 1977, 549 p.

[6] Jin Shanpour son rôle dans « Song at Midnight » (夜半歌声) de Ma-Xu Weibang (马徐维邦), Zhao Dan pour son rôle dans « Les Anges de la rue » (马路天使) de Yuan Muzhi (袁牧之). Le coup de colère de Lan Ping semble a posteriori lui avoir fait rater une occasion en or.

En 1935, elle a joué aux côtés de Wang Ying dans « Goddess of Freedom » (《自由神》), un film mineur dont le scénario était de Xia Yan ! Elle était en concurrence frontale avec elle.

 

 

 

 

 

 

 

 
     
     
     
     
     
     
     
     

 

   

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



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