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Ecrans
de Chine : documentaires chinois à découvrir, ou revoir
par Brigitte Duzan, 20 janvier
2012
Du 21 au 30 janvier 2012, le festival Ecrans de
Chine propose une programmation de documentaires
chinois sur divers écrans parisiens.
Le but déclaré étant de faire « découvrir de
l’intérieur un pays émergent par les regards
singuliers de |
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logo d’Ecrans de Chine |
cinéastes chinois indépendants, à travers des projections et
débats grand public ».
La plupart des films proposés avaient déjà été programmés
lors du précédent festival organisé, en 2009, par le
producteur/réalisateur Michel Noll et sa société,
ICTV-Solferino. Le festival avait alors été intitulé « La
Chine s’éveille ». Il faut croire qu’elle est aujourd’hui
considérée comme parfaitement éveillée, même si elle est
toujours « émergente ».
Documentaires et débats
Le festival
s’adresse au spectateur français, pour lui proposer une
vision de la réalité actuelle de la Chine approchée sous
divers angles. Tous ces documentaires offrent
effectivement des
vues très diversifiées, allant de la campagne à la ville et
de l’université au noyau familial, en dressant une sorte
d’état des lieux d’une société dont le mode de vie
traditionnel et les grandes valeurs qui en faisaient la
force sont mis à mal par le processus très rapide de
modernisation.
Les documentaires
La plupart
sont au catalogue d’ICTV-Solferino.
On peut
être un tantinet gêné par un commentaire surajouté
en français qui rompt très souvent le rythme et la
beauté intrinsèque du film ; il s’agit de toute
évidence de documentaires reformatés pour la
télévision, mais il aurait suffi d’un texte à la fin
du générique. Il n’empêche que, si l’on arrive à
s’en abstraire, beaucoup de ces films sont très
intéressants et méritent le détour.
Citons,
entre autres :
-
le premier
documentaire de
Gan Chao (干超),
sorti en 2004 : « La maison de monsieur
Jiang » (《房东蒋先生》),
complété cette année par sa dernière réalisation à
cette heure,
« L’enfant de personne » (《无人之子》)
;
-
les
documentaires de
Zhang
Wenqing (张文庆) qui
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Zhang Wenqing |
forment une œuvre cohérente : « D’un patient à l’autre » (《乡村医生》), « Trois
cordes pour deux conteurs »
(《三弦情结》)
et « Une saison comme une autre » (《麦客》).
Mais on pourra en
outre voir et revoir des chefs d’œuvre du cinéma
documentaire chinois récent :
- « Disorder »
(《现实是过去的未来》)
de
Huang Weikai (黃偉凱) ;
- « Umbrella »
(《伞…》)
et
« 1428 » (《1428》) de
Du Haibin (杜海滨).
Ce dernier
documentaire, maintenant célèbre, sera en outre
projeté, au cinéma Le Denfert, le 25 janvier, en
présence de Mary Stephen, monteuse attitrée d’Eric
Rohmer qui en a assuré le montage et en est la
productrice associée ; s’il
a été
couronné en septembre 2009 du prix du meilleur
documentaire à la 66ème Mostra de Venise, où il
avait été présenté dans la section Orizzonti, c’est
pour une bonne partie grâce à elle, et il sera
intéressant de l’entendre raconter les problèmes
qu’a posés le film.
Les débats
Il s’agit
là d’un des points forts de ce festival, bien plus
que la qualité des œuvres présentées : il se veut
temps de rencontres et d’échanges, structurés
autour de thématiques socio-politiques et
culturelles, chaque séance étant animée par une
personnalité dont c’est le domaine.
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Mary Stephen |
Tous les détails de
la programmation sur le blog d’Ecrans de Chine (avec des
extraits de films) :
http://festivalchine.wordpress.com/
Un mot sur Michel
Noll et
ICTV-Solferino
Michel Noll |
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Michel Noll
est né à Cologne, en Allemagne, en 1949, mais a élu
résidence en France depuis longtemps. Après des
études en sciences économiques et sociologie à
l'université de Cologne, il est devenu producteur et
réalisateur de programmes audiovisuels en 1977, pour
une société parisienne.
En 1982, il
a créé Revcom Télévision, filiale de télévision du
groupe d'édition
« Editions
Mondiales », puis, en 1987, a |
lancé sa propre
société de production, Quartier Latin, spécialisée dans les
programmes pour enfants et les documentaires.
C’est en 1995 qu’il
a acquis la compagnie de distribution ICTV, propriété de la
société Quartier Latin comme la société de production
Solferino Images. Il a commencé à s’intéresser à la Chine en
2005. Alors nommé
directeur
artistique du festival de documentaires de Canton, il a été
en contact avec les meilleurs documentaristes chinois du
moment et s’est constitué un catalogue dont le présent
festival est la vitrine.
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