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68ème
festival de Cannes : les nouveaux films de Jia Zhangke
et Hou Hsiao-Hsien en compétition
par Brigitte Duzan, 22 avril 2015
La 68ème édition du festival de Cannes
(13-24 mai 2015) annonce, en compétition officielle,
deux films très attendus des cinéphiles amateurs de
cinéma chinois, et taïwanais en l’occurrence.
1. L’un est le nouveau film de
Jia Zhangke
« Mountains May Depart » (《山河故人》)
dont la sortie avait été annoncée par le groupe des
studios de Shanghai en février |
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Mountains May Depart |
dernier
.
C’est un film en trois parties, débutant dans le Shanxi et
se terminant en Australie, qui s’annonce comme un nouveau
tableau de l’évolution de la société chinoise, frappée par
la dégradation progressive des sentiments liée à celle du
souvenir, et par la tentation du large.
2. L’autre, sans doute encore plus attendu, est le film de
wuxia de
Hou Hsiao-Hsien (侯孝贤)
« The
Assassin »
(《刺客聂隐娘》).
Ce film est en préparation depuis si longtemps qu’on
craignait de ne jamais le voir. Sa sortie avait finalement
été annoncée pour novembre 2015, au festival du Golden Horse
à Taipei. Sa présence au festival de Cannes, le mois
prochain, en compétition officielle, est la surprise de
cette 68ème édition.

The Assassin |
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L’assassin dont il est question est une femme, dont
le nom est énoncé dans le titre chinois : Nie
Yinniang (聂隐娘),
ou ‘Nie, l’héroïne cachée’. Elle est l’un des
premiers personnages de nüxia qui soit apparu
dans la littérature chinoise.Son histoire remonte en
effet à l’un des plus anciens récits dits
extraordinaires, ou chuanqi, de l’époque
Tang, et c’est sans doute le plus complexe et le
plus intéressant
.
Comme il est habituel dans ce genre d’histoires
transmises en grande partie par la tradition orale,
celle de Nie Yinniang a subi maints développements
au cours des siècles, et la vision de
Hou Hsiao-Hsien
est la dernière en date. Le film est donc d’autant
plus intéressant : il parachève une évolution
littéraire du personnage de quelque douze siècles,
et, en même temps, apporte une rare adaptation
cinématographique de cette histoire qui n’a
jusqu’ici que très peu inspiré les cinéastes.
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Avec ce film,
Hou Hsiao-Hsien
revisite les sources historiques du wuxia, et
il le fait avec des scénaristes et des interprètes
de premier plan.
Shu Qi (舒淇)
est annoncée dans le rôle principal de Nie Yinniang,
aux côtés de
Chang Chen (张震).
Quant au scénario, il est cosigné par la scénariste
habituelle du réalisateur, Chu Tien-wen (朱天文)
,
mais aussi par l’écrivain A Cheng (阿城).
3. Signalons par ailleurs que, dans la section
Cannes Classic, est annoncée la sortie de la
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Nie Yinniang, un monde
féérique aux sources du chuanqi,
revu par Hou
Hsiao-Hsien |
nouvelle copie du grand classique de
King Hu (胡金铨)
« A Touch of Zen » (《侠女》),
restauré par le studio bolognais
L’Immagine Ritrovata.
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