La soirée inaugurale de cette 4^ème édition du First Film Festival (新人电影节) s’est tenue hier 26 octobre dans le grand hall de l’université de Pékin, en présence du maître Hou Hsiao-hsien et de l’acteur Liu Ye (刘烨) qui officiait comme ambassadeur de la « marque » (1).

Ce festival est né en 2008 de l’initiative conjointe de

la société de production Legend Film Production (传奇影业) et de l’Association des étudiants de l’université de Pékin, pour offrir une vitrine aux nouveaux réalisateurs du monde entier. Cette année, le festival offre, jusqu’au 9 novembre, une riche sélection de longs et courts métrages en partenariat avec un nombre croissant de festivals et organismes européens, et en particulier français.

Logo du festival

Affiche du festival

Côté film chinois, trois intéressantes rétrospectives : l’une de films de la Nouvelle Vague du cinéma de Hong Kong, une autre consacrée aux grands classiques d’Edward Yang, et une troisième aux films de Joris Ivens tournés en Chine, qui seront présentés par Marceline Loridan-Ivens.

Le festival n’est pas limité à Pékin. En deux semaines, il tournera dans cinquante-trois établissements scolaires et universités dans toute la Chine.

D’après une première approche de la programmation, celle-ci semble très éclectique, mais avec un accent particulier sur le cinéma d’auteur, ce qui est une bonne nouvelle.

D’abord, le film d’ouverture était « The piano in a factory »

(《钢的琴》) de Zhang Meng (张猛) qui a les faveurs des autorités de Pékin et a bénéficié d’une bonne promotion lors

Par ailleurs, dans la page consacrée au festival sur le site tudou (2), on remarque une série d’interviews mettant en vedette quelques films chinois intéressants dont :

- une interview de Li Ruijun (李睿珺), à propos de son film « Old Donkey » (《老驴头》), sorti en 2010 et vu au dernier festival de Deauville (mais c’est son second film, pas le premier) ;

- une interview de l’actrice Li Bin (李滨), à propos du film « City Monkey » (《玩酷青春》) de Patrick Kong (Kong Lingchen 孔令晨), dans lequel elle interprète le rôle d’une grand-mère atypique et vole la vedette aux autres acteurs, y compris sa consœur Lü Liping (吕丽萍) ; présenté au festival de Shanghai en juin 2010, le film est sorti en salles

Hou Hsiao-hsien lors de la soirée inaugurale

City Monkey

En revanche la sélection fait quand même la part belle à des films dont on pourrait penser qu’ils n’ont plus cours aujourd’hui, témoin ce « Once upon a time in Tibet » (《西藏往事》), sorti en avril 2011, qui rappelle la « Vallée de la Rivière rouge » (《红河谷》) de Feng Xiaoning (冯小宁), avec aviateur américain qui s’écrase au Tibet pendant la seconde guerre mondiale et thème musical en mandarin interprété par une chanteuse chinoise à la mode. Ici aussi ce n’est pourtant pas un premier film, mais le second de la jeune Dai Wei (戴玮), le premier, Ganglamedo (《冈拉梅朵》), étant dans la même veine.

Ce festival a quand même le mérite de diffuser dans tout le pays des films qu’il serait impossible de voir autrement. C’est peut-être ainsi que l’on formera peu à peu un public intéressé par d’autres films que les blockbusters courants, en commençant par les lycéens et étudiants.