« Tharlo » :
subtil jeu sur le réel et le symbolique par un Pema Tseden au
sommet de son art
par Brigitte Duzan, 08 septembre 2015, actualisé 7 novembre
2018
Sorti en première mondiale le 4 août 2015
à
la 72ème Biennale de Venise,
dans la section Orizzonti, « Tharlo » (《塔洛》)
est le premier film de
Pema Tseden (万玛才旦)
adapté de l’une de ses nouvelles
[1].
Ce n’est pas sa seule originalité.
Film d’une esthétique austère comme une épure,
tourné en noir et blanc, mais avec des acteurs
connus dans le monde tibétain du Qinghai, « Tharlo »
apparaît comme un tournant dans l’œuvre
cinématographique du réalisateur, tout en
poursuivant la réflexion entamée dès 2005 avec son
premier long métrage, « Le silence des pierres
sacrées » (《静静的嘛呢石》).
« Tharlo » a été produit par
Heaven Pictures, et les droits de
distribution du film à l’international (hors Chine)
ont été achetés par Asian Shadows, c’est-à-dire
Isabelle Glachant ;
c’est une bonne nouvelle pour un film exigeant,
mais, comme
« Old
Dog », apte
à plaire à un large public.
Affiche du film
De la nouvelle au scénario
« Tharlo » (《塔洛》)
est l’une des nouvelles les plus récentes de Pema Tseden,
publiée en 2012. Ecrite en chinois, dans un style réaliste
très vivant, avec un brin d’humour, elle fait partie d’une
série de récits,
écrits à partir du début des années 2010 : ancrés dans la
vie quotidienne du peuple tibétain d’aujourd’hui, ils
forment une galerie de portraits hauts en couleur qui, d’un
ton apparemment neutre, sans émotion superflue, dressent
cependant un tableau en profondeur de la société tibétaine
contemporaine et de sa culture, en s’interrogeant sur son
devenir, à un moment critique de son histoire.
La nouvelle
La nouvelle commence par quelques paragraphes introductifs
qui définissent et situent le personnage. Nous sommes au
village, le chef du commissariat du district vient recenser
la population ; réunion générale, on appelle Tharlo,
personne ne répond… Personne ne sait de qui il s’agit, pas
même le chef de village. En fait, Tharlo est un orphelin, un
berger qui n’est connu que de son seul surnom,
« Petite-Natte » (“小辫子”),
son seul signe identitaire et distinctif.
Pour se faire établir une pièce d’identité, il est envoyé au
commissariat, où il ébahit le commissaire par son étonnante
mémoire : mémoire qui lui permet de garder en tête le compte
exact des moutons qu’il a en charge, les siens et ceux qui
lui sont confiés, mais aussi de réciter par cœur, du début à
la fin, le célèbre discours de Mao qu’il a appris à l’école
primaire, « Servir le peuple » (《为人民服务》)
[2].
C’est ce discours qui forme le noyau thématique de la
nouvelle. Tharlo en a fait sa règle de conduite : servir le
peuple, en gardant consciencieusement ses moutons, afin que,
lorsqu’il mourra, comme l’a dit Mao, sa mort ne soit pas
« aussi légère qu’une plume d’oie sauvage » (“轻于鸿毛”),
mais « aussi lourde que le mont Tai » (“重于泰山”).
C’est un être d’une grande pureté, qui a vécu seul avec ses
moutons en pleine montagne depuis l’âge de quinze ans, et
qui n’est pas prêt à affronter la ville. Or, quand il
arrive, il faut d’abord qu’il se fasse faire une photo
d’identité, et, pour cela, la photographe l’envoie d’abord
se faire laver les cheveux dans la boutique en face.
Or la jeune coiffeuse est jolie, moderne et délurée. Elle le
séduit tout doucement, l’emmène au karaoké, le ramène ivre
chez elle, et, le matin au réveil, lui susurre son rêve :
s’évader de ce petit bled minable, aller à Lhassa, et de là
partir à Pékin, à Shanghai, à Canton, à Hong Kong. Son rêve
de voyage, Tharlole prend au premier degré, et retient ce
qu’elle lui a dit : avec l’argent de ses moutons, ils
peuvent le faire.
Et il revient un mois plus tard, avec l’argent. Elle
commence par lui couper sa natte et lui raser la tête, puis
le ramène au karaoké. Nouvelle nuit bien arrosée. Mais, au
petit matin, quand Tharlo se réveille, dégrisé, l’argent a
disparu, et la fille aussi…
Quand il revient au commissariat récupérer sa carte
d’identité, il a conscience d’être devenu un « mauvais
élément », mais le commissaire le trouve plutôt mieux ; le
problème, c’est qu’il ne ressemble plus à sa photo : il est
envoyé s’en faire faire une autre…. Le drame reste latent.
Le scénario
Le scénario reprend la trame de la nouvelle, mais avec
quelques modifications qui en changent quelque peu la
tonalité : il commence de même sur un ton humoristique, avec
un Tharlo en Candide dans la ville, mais cet humour subtil
se charge peu à peu d’inquiétude, jusqu’à céder la place à
un sentiment d’angoisse désolée quand le piège se referme
sur le berger et que l’on comprend qu’il n’a pas
d’échappatoire. « Tharlo » est l’histoire d’une lente
descente aux enfers, sinon d’une mort annoncée.
Pema
Tseden a épuré sa narration en supprimant les éléments
incidents. Il a commencé par supprimer l’introduction au
village et débute tout de suite avec la séance du
commissariat. C’est donc Tharlo lui-même qui explique, en
quelques mots, son identité et la raison de sa présence au
commissariat. Une différence essentielle apparaît tout de
suite : Tharlo
a largement dépassé la trentaine ; c’est un homme solitaire,
marqué par l’existence, et d’autant plus fragile en ville.
Cette fragilité est aggravée par une sensibilité qui
apparaît beaucoup plus que dans la nouvelle, soulignée en
particulier dans la séquence du karaoké, où il se révèle
avoir non seulement une bonne mémoire, mais en plus un
certain talent musical. Sensibilité qui lui fera ensuite
apprendre par cœur des chants d’amour du répertoire
traditionnel tibétain. On a là une subtile satire du
décalage culturel entre le pâtre à l’ancienne et la jeune
coiffeuse dans sa modernité superficielle ; cette satire
sera tout aussi subtilement développée dans une séquence
ultérieure de concert de pseudo rap tibétain où Tharlo est
entraîné malgré lui.
Pour souligner un autre décalage, celui entre la montagne et
la ville, des séquences ont été par ailleurs ajoutées pour
dépeindre l’univers de Tharlo. Si, au début, le village a
été escamoté, comme immatériel pour lui, en revanche, des
séquences dans la montagne le montrent au quotidien, seul au
milieu de son troupeau de moutons. Pema
Tseden a fait construire pour cela une cahute en tous points
semblables à celles où vivent les bergers comme Tharlo dans
sa région natale, où il est revenu tourner.
Le scénario donne ainsi un contexte réaliste et concret au
personnage, alors que, dans la nouvelle, il n’était
qu’évoqué. Le contraste est visuel, et d’autant plus fort.
Une séquence a même été rajoutée dans ce contexte, pour
montrer
Tharlo pris à parti et giflé par le propriétaire de moutons
tués par un loup pendant son sommeil, alors qu’il avait bu
pour calmer la toux compulsive provoquée chez lui par la
fumée de cigarette – humiliation agissant sans doute ensuite
comme un élément supplémentaire dans sa décision de vendre
les moutons pour aller rejoindre la jeune coiffeuse.
Le reste suit la même logique implacable que dans la
nouvelle, mais avec une conclusion bien plus sombre, plus
désespérée. Quand la nouvelle laissait la conclusion
ouverte, celle du scénario ne laisse guère d’espoir pour le
berger, comme, implicitement, pour le mode de vie et la
culture qu’il représente. En ce sens, la conclusion de
« Tharlo » semble être dans la continuation de celle de
« Old Dog ».
Le film le plus réussi de Pema Tseden à ce jour
Tout, dans « Tharlo », contribue à faire de ce film une
réussite, au niveau de la forme autant que du fond, et
d’abord le choix fondamental : celui du noir et blanc.
Le choix du noir et blanc
Le noir et blanc transpose et sous-tend dans le
domaine visuel le travail d’épure de la ligne
narrative. Il ne s’agit pas de charmer l’œil par de
superbes images, mais de coller au plus près de la
réalité du terrain, qui n’a rien des clichés
touristiques : la montagne est austère, la ville
grise, pleine de poussière au moindre souffle de
vent. Le film a été tourné au mois de mai, on a
l’impression d’être encore à la fin de l’hiver.
Ce n’est donc pas, non plus, un noir et blanc
expressionniste, aux contours bien
Pema et l’actrice
Yangshig Tso à la 72ème Biennale
tranchés. C’est un noir et blanc un peu gris, un peu triste,
qui tend vers le morne et l’obscur. D’ailleurs une bonne
partie des séquences dans la montagne se passent la nuit, à
la lumière d’une bougie qui éclaire à peine, dans ses
pourtours immédiats. La ville est triste, la montagne
désolée. On a le sentiment que le printemps n’a pas de sens
dans ce pays.
Une mise en scène inventive
Noir et blanc austère, mais formidable inventivité de la
mise en scène, comme pour compenser. Le film progresse
séquence par séquence, leur tonalité suivant la marche vers
l’abime du scénario.
Tharlo arrivant au
poste de police
avec son agneau dans
sa gibecière
La première séquence est un petit chef d’œuvre
d’humour, avec, accompagnant le générique, la
récitation psalmodiée comme un sutra bouddhique du
discours de Mao, par un Tharlo plus vrai que nature,
transportant en bandoulière, dans sa gibecière, un
agneau qu’il nourrit au biberon.
La séquence de la photo qui suit est une autre scène
d’anthologie, avec changement de vêtements pour la
photo devant une toile de New York en arrière-plan :
le couplede Tibétains se retrouve engoncé
dans des frusques occidentales qui ne leur vont pas,
mal à l’aise devant l’appareil qui les photographie devant
la statue de la Liberté. La séquence rappelle le court
métrage de Hu Wei
(胡伟),
« La
lampe au beurre de yak » (《酥油灯》),
mais réduit à une dimension symbolique.
Chaque séquence apporte ainsi un élément
significatif supplémentaire. La narration se
construit de la sorte par sauts quantitatifs,
approfondissant peu à peu la réflexion et nouant le
drame, jusqu’au dernier, qui semble mener à l’abîme.
Il faut admirer, entre autres, la grande retenue des
scènes entre Tharlo et la coiffeuse, où le sentiment
affleure dans les interstices d’une tension
palpable, et où le geste semble friser l’impossible.
Une interprétation réaliste et sensible
Discussion avec le
commissaire
Chez la coiffeuse,
image dans le miroir, cadrage asymétrique
Pour ce film, autre innovation dans son œuvre, Pema
Tseden a choisi non seulement des acteurs
professionnels, mais des acteurs connus et très
populaires dans le monde tibétain du Qinghai. Et
d’abord, dans le rôle fondamental de Tharlo, Shide Nyima
[3],
plus vrai que nature. Il a même accepté de se faire
lui-même couper les cheveux et raser la tête pour
les besoins du film.
Il est un grand acteur de télévision, mais c’est la première
fois qu’il tournait au cinéma, un film loin des intrigues
romantiques des feuilletons télévisés habituels. Il est
lui-même originaire du Qinghai, et il semble retrouver là
ses racines ancestrales. Pourtant, il lui a fallu une
journée entière pour s’acclimater à sa cahute de berger,
dans la montagne, trouver le bon rythme et l’intérioriser.
Son regard est plus éloquent que ses paroles.
Le rôle de la coiffeuse est interprété par une jeune
chanteuse et actrice, également venue de la
télévision : Yangshik Tso. Sachant comment
elle est capable de chanter, la séquence du karaoké
en prend une dimension d’autant plus ironique. Elle
aussi a le verbe rare ; son jeu très tendu suggère
plus qu’il ne montre.
Notons, dans le rôle du commissaire, une autre
trouvaille qui a son pesant d’humour : l’acteur
Tashi, célèbre pour ses interprétations du
président Mao à la
Au karaoke
télévision. On sourit malgré soi en le voyant représenter
l’autorité et écouter admiratif la tirade de Tharlo récitant
« Servir le peuple ».
Quant au chanteur qui vient donner un concert dans la ville,
c’est un chanteur tout aussi célèbre : Dekyi Tsering,représentant du rap tibétain.
Excellente qualité technique
Seul avec ses moutons
Les aspects techniques sont tout aussi étudiés, en
particulier la photographie et le montage. Le
montage est signé
Liao Ching-song (廖庆松),
grand spécialiste qui a réalisé, entre autres, les
montages de nombreux films de
Hou Hsiao-hsien,
dont le dernier,
« The
Assassin » (《刺客聂隐娘》).
La photographie, enfin, est signée
Lü Songye (吕松野) ; il est
encore peu connu, mais son travail est superbe.
Il a soigné ici ses compositions pour en faire des
tableaux précisément cadrés, dans une parfaite
asymétrie, où un cadre de porte s’insère sur le fond d’un
mur trop uniforme, où un détail du décor vient reléguer en
marge le sujet central, le regard se retrouvant en
déséquilibre, dans un effet de tension supplémentaire.
Les scènes de nuit dans la montagne, en particulier,
sont l’objet de cadrages inhabituels - un pied nu en
premier plan émergeant de la semi-pénombre, scandant
la musique de la radio, un pylône électrique
entr’apercu dans l’obscurité, rompant l’immensité du
paysage.
Le travail sur l’image en noir et blanc – rappelant
Dreyer et Ozu - est un travail sur l’aspect
emblématique des choses ; il s’intègre parfaitement
dans l’esthétique
Quand Tharlo se fait
couper sa natte et raser la tête
générale du film, qui tend vers le symbolisme.
Un film qui tend vers le symbolisme
Séquence finale
Le film est fondé sur une symbolique qui agit à tous
les niveaux, par l’allusion: symbolisme de l’image,
symbolisme du discours, des acteurs, des situations…
et même du paysage.
Car le
paysage même n’est pas neutre. La montagne porte la
marque de l’atteinte de la modernité, qui passe par
l’arrivée du courant électrique. Un immense pylône
trône devant la cahute de Tharlo, reléguant les
sommets enneigés dans le lointain ; il est toujours
présent comme
une ombre dans
l’obscurité de la nuit. Par ailleurs, une photo est prise à
travers une clôture de fils de fer : autre symbole, beaucoup
plus ténu celui-ci, de la présence chinoise – ce sont les
Chinois qui ont fait parceller et clore la prairie
d’altitude
[4].
Le symbolisme traduit, sous divers aspects,
l’évolution des mœurs, des modes de vie et des
mentalités dans la population tibétaine, évolution
qui provoque des confrontations constantes et
douloureuses entre générations et entre tradition
(tibétaine) et modernité (occidentale) : symbolisme
de (la statue de) la Liberté, des succédanés de
costumes occidentaux qui font apparaître les deux
Tibétains comme des marionnettes déguisées,
symbolisme du discours de Mao et de l’acteur qui en
est le sosie, et surtout symbolisme des cheveux.
Shide Nyima sur le
tournage, plus vrai que nature
Cet aspect symbolique est comme un rappel du mythe de
Samson, et un souvenir de la dynastie des Qing. Privé de sa
natte, le crâne rasé, Tharlo ne se reconnaît plus ;
personnage anonyme, orphelin sans patronyme connu par son
seul sobriquet faisant de sa natte l’élément déterminant de
son identité, Tharlo est dépossédé de celle-ci en perdant
ses cheveux. Et cette perte d’identité ne pourra être
compensée par le papier qu’on lui promet, dont la preuve
identitaire passe par une photo qui déjà est obsolète.
L’équipe du film, avec
Pema au centre(avec en
arrière-plan la toile du Potala utilisée dans la
séquence de la photo)
L’une des images symboliques les plus fortes du film est
celle où, Tharlo ayant déposé les liasses de billets
provenant de la vente des moutons sur la table de la
coiffeuse, devant la glace où ils se réfléchissent, ils sont
bientôt remplacés par la masse de ses cheveux coupés, une
fois l’opération de rasage terminée… Mais, dans l’histoire,
si la coiffeuse a gagné l’argent, Tharlo, lui, a tout perdu.
Opération de séduction aussi illusoire que la modernité.
Tout le drame du Tibet moderne dans une poignée de cheveux.
Et, au-delà du Tibet, drame de toutes les cultures locales
et populaires dans le monde d’aujourd’hui. « Tharlo » est un
film symbolique qui vise à l’universel.
Trailer
Primé à Vesoul
« Tharlo » a été couronné de deux prix à l’issue du
Festival international des Cinémas d’Asie de Vesoul,
en février 2016 : le Cyclo d’or, décerné par le jury
international présidé par le réalisateur sud-coréen
Im Sang-soo, et le prix Inalco.
Sortie en Chine en décembre 2016
Après une tournée de projections aux Etats-Unis et à
Hong Kong pendant l’année 2016, « Tharlo » va sortir
sur les écrans chinois début décembre.
A cette occasion, une nouvelle affiche a été
réalisée, dans un style totalement différent de
celle du festival de Venise qui avait été reprise
dans tous les festivals jusque-là. La nouvelle
affiche est particulièrement adaptée au public
chinois et met l’accent sur l’humour du personnage,
plutôt que sur les aspects sombres de son histoire.
Nouvelle affiche
Dans la bulle :
他抢任他抢,Il vole, laisse le voler,
我卖我的羊!Moi je vends mon agneau !
Bibliographie
Tharlo,
short story and film script by Pema Tseden,
translated by Jessica Yeung, ed. by Jessica
Yeung and Wai-ping Yau, MCCM Creations,
University Museum and Art Gallery, the
University of Hong Kong, 2017, 272 p.
Introduction by Jessica Yeung and Wai-ping
Yau : The Films and Fiction of Pema Tseden,
pp. 6-57
[1]
Nouvelle éponyme écrite en chinois,
traduite en français par Brigitte Duzan, et publiée
dans le recueil « Neige » (Philippe Picquier, 2012).
[2]
Discours prononcé le 8 septembre
1944, l’un des plus célèbres prononcés par Mao :
discours en hommage au soldat Zhang Side, qui venait
de mourir, mais discours fondateur qui énonce l’un
des principes fondamentaux du Parti communiste
chinois.
[4]
On retrouve le symbole dans une autre nouvelle de
Pema
Tseden : « Huit moutons » (八只羊),
où la clôture devient un élément récurrent de la
narration. Voir « Neige », pp. 153-172.
- L’analyse de Diego Semerene pour Slant Magazine
(27 septembre 2016) qui commence par un superbe
parallèle avec « L’Aurore » de Murnau (1927), sans
s’arrêter au seul point de vue du noir et blanc :
www.slantmagazine.com/film/review/tharlo
DVD
Un DVD de "Tharlo" est sorti chez le diffuseur, Ed
Diffusion.