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Superbe programme à la première Biennale de cinéma chinois à
Los Angeles
par Brigitte
Duzan, 19 octobre 2012
Présentée
par l’Institut Confucius de UCLA (l’université de
Californie à Los Angeles) en partenariat avec une
pléiade d’institutions dont REDCAT (1),
la
Cinémathèque de UCLA, l'Academy for Motion Pictures
Arts and Sciences, Pomona College et the Freer and
Sacker Galleries of the Smithsonian Institution à
Washington,
cette
première Biennale de cinéma chinois aux Etats-Unis
(First China Onscreen Biennal) a débuté le 13
octobre et se tiendra jusqu’à la fin du mois à Los
Angeles, avant d’être reprise à Washington DC du 26
octobre au 11 novembre.
Le
programme de cette première édition se veut un
regard original sur le cinéma chinois, dans ce qu’il
a de plus intéressant tant dans ses productions
récentes que dans celles du passé, et dans les
genres les plus divers. C’est et sera l’occasion de
découvrir des films chinois dont on n’a encore guère
entendu parler, mais aussi quelques films rares.
Films
récents
- le
tout récent « Lacuna » (《醉后一夜》)
coréalisé par Derek Tsang (曾国祥)
et Jimmy Wan (尹志文),
dans le genre à la mode dans le cinéma chinois, à
Hong Kong |
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First China Onscreen
Biennal |
comme sur le continent : la « comédie romantique
contemporaine » agréablement décalée.
Le film
réunit un
mélange tout aussi
dans
le vent de production
hong-kongaise, casting mixte
Hong Kong/continent, et
scénario
astucieux qui devait lui promettre
un
confortable succès au box office.
-
la nouvelle
réalisation de
Joan Chen (陈冲),
« Shanghai
Strangers » (《非典情人》),
qui
représente le retour attendu
derrière la caméra de l’actrice/réalisatrice,
quatorze ans
après ses
débuts derrière la caméra, et |
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Lacuna |
après
un silence de douze ans ;
elle décrit elle-même son
court métrage (23’) comme un « chant
d’amour
en forme de
haiku àsa ville natale, Shanghai ».
- les
deux derniers films de deux des meilleures
réalisatrices chinoises de l’heure, l’une de Hong
Kong, l’autre du continent : « All Apologies » (爱的替身)
d’Emily Tang (唐晓白),
qui a été présenté en septembre dernier au
festival de San Sebastian, après celui de Shanghai,
et « Double Exposure » (《二次曝光》)
de
Li Yu (李玉),
avec Fan Bingbing (范冰冰). |
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Shanghai Strangers |
Films d’animation
La Biennale
présentera également un programme de films
d’animation : le très célèbre film des
frères Wan
« Le
Roi des Singes bouleverse le Palais céleste » (《大闹天宫》),
mais dans la récente version en 3D, celle que l’on
n’a pas réussi à voir lors du festival du cinéma
chinois en France car la version projetée était… en
2D.
Surtout,
les organisateurs du festival ont fait un travail
supplémentaire en accompagnant cette projection de
films d’animation du « double âge d’or » des studios
d’animation de Shanghai, restaurés par les Archives
du cinéma de Chine : « Zhu Bajie mange la pastèque »
(《猪八戒吃西瓜》),
chef d’œuvre de découpage animé réalisé sous la
direction de Wan Guchan (万古蟾)
en 1958, et « Les têtards à la recherche de leur
mère » (《小蝌蚪找妈妈》),
autre chef d’œuvre (1960), mais de lavis animé,
celui-ci, de Te Wei (特伟).
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Zhu Bajie mange la
pastèque |
Enfin, pour compléter, la Biennale
propose également un film d’animation chinois rarissime, le
plus ancien qui ait été conservé entier : « La souris et la
grenouille », qui date de 1934.
Un focus sur Zhang
Yuan
Beijing Flickers |
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La
Biennale réunit pour la première fois la totalité du
projet intitulé « Beijing Flickers » (《有种》)
de Zhang Yuan (张元),
c’est-à-dire, à la galerie Lois Lambert,
l’exposition de photos qui était à Udine en avril,
et le film éponyme qui en est inspiré et dont la
première a eu lieu au festival de Toronto en
septembre dernier.
« Beijing
Flickers », c’est « Beijing Bastards » (《北京杂种》)
dix ans plus |
tard, la
photographie est plus léchée, la réalité guère plus
reluisante.
Et une
commémoration
2012 est
l’année d’une commémoration : le 40ème
anniversaire de la visite historique du président
Nixon en Chine, en février 1972, importante étape
dans la normalisation des relations entre la Chine
et les Etats-Unis et changement fondamental et
radical dans les équilibres de la Guerre froide.
A cette
occasion, le président Nixon avait assisté, dans le
Grand Hall du palais du peuple à Pékin, à une
représentation de l’une des œuvres phares de ce
qu’il est convenu d’appeler « opéras modèles » (样板戏) mais
qui est en fait un ballet : « Le détachement féminin
rouge » (《红色娘子军》)
(2).
En mémoire
de cet événement, la Biennale a programmé le 19
octobre la projection du film réalisé en 1970 pour
fixer le ballet sur la pellicule et en faciliter la
diffusion dans la Chine entière. |
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Le détachement féminin
rouge |
Programme complet
sur le site :
http://www.cinema.ucla.edu/events/2012-10-13/1st-china-onscreen-biennial
Notes
(1)
REDCAT, acronyme pour Roy and Edna Disney/CalArts Theater,
qui représente, selon le Huffington Post, le « gold standard
of the avant-garde in L.A. », dans la tradition de la maison
mère, le California Institute of the Arts (CalArts).
(2) voir
http://www.chinese-shortstories.com/Nouvelles_recentes_de_a_a_z_JiangYun_hongse.htm
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