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Cinémathèque
française : trente films chinois des années 2000-2010 en
janvier-février 2017
par Brigitte Duzan, 02 janvier 2017
C’est du 11 janvier au 20 février 2017 qu’aura lieu
à la Cinémathèque française une rétrospective de
trente films parmi les meilleurs du cinéma chinois
des années 2000 et de la première moitié des années
2010, programme accompagné comme il se doit de
rencontres et conférences.
Signée Bérénice Reynaud, conseillée par
Isabelle Glachant,
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« Des jours
éblouissants » (《阳光灿烂的日子》) de Jiang Wen (姜文) |
cette programmation parcourt une période qui a vu
l’émergence en Chine de jeunes réalisateurs et réalisatrices
au style très personnel, qui offrent une vision renouvelée
du monde qui les entoure. C’est en ce sens qu’il faut
comprendre le titre, un peu trompeur, du programme : les
nouvelles voix dont il est question sont celle de la période
débutant au début des années 2000.
En matière de cinéma chinois, on peut dire que chaque
nouvelle décennie, au moins depuis 1950, s’ouvre par une
effervescence créatrice, qui, en parallèle avec les
mutations du pays, l’évolution sociale et celle des idées,
se traduit par un renouvellement des thèmes et des styles.
Le début de la décennie 2000 n’est pas une période de
rupture en termes socio-politiques, mais c’est une période
de mutations si rapides que le cinéma a besoin de changer
d’optique pour en rendre compte.
On voit donc apparaître des jeunes cinéastes turbulents, en
marge des circuits officiels, qui ont tous des trajets
solitaires et que l’on sent mus par un besoin urgent de
s’exprimer, de dire leur réalité dans leur propre langage.
Ils font des films qui apparaissent comme des ovnis, parfois
des films uniques, sans descendance, parce que le regard
était trop aigu, ou que la réalité a changé trop vite.
Le choix est vaste, certains films sont rares, certains même
inédits en France, comme les deux films de
Ying Liang (应亮),
« Egg
and Stone » (《鸡蛋和石头》)
de Huang Ji (黄骥),
« Hello
Mr. Tree » (《Hello,树先生》)
de
Han
Jie (韩杰),
les courts métrages d’animation de
Sun Xun (孙逊),
et les films produits par
Jia Zhangke, dont « Conjugaison » (《动词变位》)
d’Emily
Tang (唐晓白)
et « Forgetting to Know You » (《忘了去懂你》)
d’une
Quan
Ling (权聆)
venue de la littérature.
On n'en finirait
pas
,
mais avant de finir, il faut noter encore la rétrospective
Jiang Wen (姜文)
qui va enfin permettre de voir en France, outre son premier
film choisi pour l’ouverture de la rétrospective, les deux
avant-derniers, toujours inédits, « Let
the Bullets Fly » (《让子弹飞》)
et « Gone
with the Bullets » (《一步之遥》),
tous deux, comme le premier, adaptés d’œuvres littéraires
originales.
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