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En attendant de
terminer « Dust », Zhao Liang expose des photos prises
pendant le tournage….
par Brigitte Duzan, 26 février 2014
Documentariste courageux et exigeant,
Zhao Liang (赵亮)
est reparti sur un projet difficile et dangereux :
un documentaire sur des mines privées en Mongolie
intérieure, intitulé « Dust » (尘).
Produit par Pang Yee-wah et Sylvie Blum, le film
fait partie des 29 projets sélectionnés pour 2014
par le Hong
Kong-Asia Film Financing Forum (HAF), dont la
liste a été annoncée fin janvier.
Le scénario dresse un tableau sombre de la vie dans
les petites mines privées chinoises, à travers
quatre personnages choisis pour en représenter un
aspect symbolique : une jeune Mongole dont la yourte
et les troupeaux sont menacés par la |
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Zhao Liang |
progression de la mine ; un couple d’anciens paysans qui
sont venus travailler là pour assurer des fins de mois
régulières pour toute la famille ; le gérant de la mine, qui
a de plus en plus de difficultés en raison du nombre
croissant de mineurs malades ; et le quatrième homme, un
mineur atteint de silicose qui refuse d’être renvoyé chez
lui comme un déchet à évacuer, et qui tente d’organiser les
mineurs du même village pour demander des dommages-intérêts.
Réaliser un documentaire de ce genre demande du courage et
de l’endurance. Zhao Liang a eu énormément de problèmes. On
attend son film avec d’autant plus d’impatience.
Exposition Black Face,
White Face |
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En attendant de pouvoir le terminer, il expose du 22
février au 6 avril à la galerie Pékin Fine Arts(北京艺门),
à Caochangdi(草场地),
un ensemble de photos remarquables prises pendant le
tournage du film, qui sont une autre manière
d’illustrer le même thème.
Intitulée « Black Face, White Face » (“黑脸,白脸”),
l’exposition oppose visages blancs et visages noirs,
en reprenant une symbolique et une esthétique
proches de l’opéra chinois. Les visages blancs sont
ceux de mineurs de carrières de calcaire ; les
visages noirs ceux de mineurs de charbon. Couleurs
opposées, mais mêmes destins sacrifiés, mêmes luttes
pour la simple survie, dans une Chine qui gaspille
les hommes comme elle gaspille l’énergie… |
Zhao Liang est l’un des derniers cinéastes en Chine à
maintenir ce degré d’engagement, couplé à un niveau
artistique qui le transcende. Cela mérite un coup de
chapeau.
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