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L’univers de Tsai Ming-liang en huit longs métrages

2.  « Vive l’amour » 《爱情万岁》

par Brigitte Duzan, 11 juin 2012

 

Ce deuxième film de Tsai Ming-liang (蔡明亮) développe un thème qui va devenir central dans ses films suivants, la solitude des êtres dans les villes modernes, soulignée par un rythme lent, des séquences très longues et des dialogues réduits à quelques mots assourdis par le brouhaha de la foule et les bruits de machines, comme échappés par lassitude de la bouche de personnages  semblant avoir perdu toute aptitude à parler, ou même toute volonté de le faire.

 

On retrouve Lee Kang-sheng (李康生), alias Hsiao Kang, qui travaille ici pour une entreprise de pompes funèbres et vend des niches de colombarium. Ah Jung, lui, est un petit vendeur à la sauvette de vêtements de femmes qu’il tente de vendre la nuit, dans une rue en face d’un grand magasin. Un nuit d’hiver, ils s’introduisent dans un appartement vide que tente en vain de louer une employée d’une agence immobilière du nom de May Lin, interprétée par une autre actrice que l’on retrouvera dans des films ultérieurs de Tsai Ming-liang, Yang Kui-mei (杨贵媚).

 

Vive l’amour

 

Scènes du film 1

 

Ce sont trois personnages solitaires et quasiment mutiques, dont la caméra traque les gestes simples, souvent ambigus, traduisant une sorte de langueur, faite de répétitions monotones, qui contraste avec les émotions houleuses mais contenues que la caméra nous laisse deviner. Ainsi, dans l’une des dernières scènes (dont on trouvera des échos dans d’autres films, en particulier dans « I don’t want to sleep alone » (《黑眼圈》), Hsiao Kang se glisse dans le lit de Ah Jung endormi ; la caméra s’attarde longuement sur les deux corps côte à côte, captant le lent mouvement de Hsiao Kang qui se rapproche peu à peu de l’autre, son visage traduisant un flot d’émotions contradictoires, et finit par embrasser délicatement l’endormi, sans l’éveiller.

 

Le film se termine par une autre scène muette, mais tout aussi expressive. May Lin marche vivement dans un parc,

après avoir passé une de ces nuits avec Ah Jung qui la laissent frustrée et lui font encore plus ressentir sa solitude. Elle s’assoit et se met à pleurer. Tsai Ming-liang fixe sa caméra devant elle et l’observe sans plus bouger, c’est une de ses techniques favorites. La séquence dure plus de cinq minutes, c’est très long, mais c’est une scène d’anthologie : l’actrice pleure, arrête un instant, recommence à sangloter, apparemment sans réussir à trouver le moyen de se consoler. On a l’impression que cela pourrait durer éternellement : une douleur sans fin, inexprimable et sans issue…

 

Ce torrent de larmes est à l’image même des personnages de Tsai Ming-liang, perdus, comme enterrés dans des mondes clos, incommunicables, dans des sortes de villes fantômes régulièrement englouties sous des eaux plus ou moins mystérieuses, et où l’existence est une survie douloureuse. C’est bien l’atmosphère déliquescente des deux films suivants. 

 

 

Scènes du film 2

 

 

Le film a obtenu le Lion d’or au festival de Venise en 1994.

 

 

 

Le film (1ère partie)

 

 

Séquence finale

 

 

 

 

 
     
     
     
     
     
     
     
     

 

   

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



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