« Vivre et
chanter » : l’opéra traditionnel selon Johnny Ma,
impérissable
par Brigitte Duzan, 24 octobre 2019, actualisé 26 novembre
2019
Second long métrage du réalisateur canadien
d’origine chinoise
Johnny Ma (马楠),
« Vivre et chanter » (《活着唱着》)
est un hommage à l’opéra du Sichuan
[1]
autant qu’à une troupe qui vit ses derniers jours
dans le théâtre délabré d’une banlieue de Chengdu
livrée aux bulldozers pour construire une ville
nouvelle digne de la Chine moderne – Chine moderne
qui est une Chine urbaine où l’opéra traditionnel
qui formait une trame de la vie rurale n’attire plus
qu’une mince frange de spectateurs âgés et se meurt
avec eux. Pour la troupe, comme pour ses fidèles, le
chant était inséparable de la vie ; désormais
peut-on vivre pour chanter (l’opéra), mais aussi le
chanter pour vivre ?
Le film de Johnny Ma n’est ni le premier ni le seul
à avoir traité de la disparition progressive en
Chine des troupes de théâtre traditionnel (y compris
de marionnettes), condamnées par les bouleversements
sociaux entraînés par la
Vivre et chanter,
affiche française
modernisation et l’urbanisation du pays. Mais il le fait
avec une chaleur et dans un style original qui le
distinguent des autres, la genèse même du projet en faisant
déjà un film à part, ancré dans la réalité et reflétant
l’amour de ses auteurs pour un art populaire qui a marqué
leur propre enfance.
Entre documentaire et fiction
C’est après avoir tourné quatre courts métrages, au Brésil
et en Australie, que Johnny Ma est retourné en Chine pour
tourner son cinquième court métrage, qui était son film de
fin d’étude. C’est également en Chine, dans l’Anhui, qu’il a
tourné son premier long métrage, « Old Stone » (《老石》).
« Vivre et chanter » poursuit cette recherche de la réalité
chinoise et de ses propres racines, cette fois au Sichuan.
Un documentaire
Après « Old Stone », il a accepté un travail pour la
télévision. C’est alors qu’il a été chargé par des
producteurs de créer un film sur la base d’un documentaire
tourné par un réalisateur de documentaires pour Chengdu TV,
Zhao Gang (赵刚).
Ce documentaire, intitulé « Une troupe d’opéra populaire » (《民间戏班》),
relatait trois mois de la vie au quotidien d’une petite
troupe d’opéra, dans un vieux quartier de la banlieue de
Chengdu, ce qu’on appelle une « troupe-torche » (Huoba
jutuan
“火把剧团”) :
les dernières qui restent encore à porter le flambeau.
Ce documentaire a été primé au festival de Leipzig en 2013.
C’est un autre documentariste qui, après l’avoir vu, l’a
recommandé à Johnny Ma ainsi qu’à une autre réalisatrice,
Deng Jie (邓婕),
dont les parents étaient membres d’une troupe d’opéra, et
qui a elle-même appris le métier toute petite. Elle est
finalement devenue la productrice exécutive de « Vivre et
chanter ».
Zhao Xiaoli dans le
rôle de la directrice de la troupe
L’idée initiale est donc partie de ce documentaire,
qui a rappelé à Johnny Ma l’atmosphère du film d’Ozu
« Herbes flottantes » ; on en retrouve des traces
dans sa mise en scène des séquences d’intérieur. Il
est allé sur place, a rencontré la troupe qui l’a
enthousiasmé, mais il s’est rendu compte que la
situation s’était dégradée et que le petit groupe
vivait dans des conditions précarisées, leur
clientèle se faisant de plus en plus rare.
Après avoir terminé le travail pour la télévision, il est
revenu une nouvelle fois à Chengdu et a passé sept mois avec
la troupe pour écrire le scénario. Pendant cette période, la
vie de la troupe était d’autant plus menacée que les maisons
autour de leur vieux théâtre étaient progressivement rasées,
pour faire place aux nouveaux quartiers de la ville nouvelle
de Shibantan (成都新都石板滩).
Une fiction
Le scénario raconte donc la vie précaire d’une troupe
d’opéra du Sichuan dont les membres forment une famille unie
par le temps. Leur art est sur le déclin, avec un public qui
ne se renouvelle pas, quand Zhao Li (赵丽),
la directrice de la troupe, reçoit la notification que leur
vieux théâtre va être démoli avec le reste du quartier. Elle
cache la nouvelle aux membres de la troupe et se bat pour
survivre : sur les conseils du fils d’un des plus fidèles de
leurs vieux spectateurs, qui travaille à la municipalité,
elle entreprend de trouver un autre lieu pour pouvoir
continuer leurs représentations.
Mais la réalité est difficile à cacher à la troupe
quand les bulldozers détruisent tous les jours une
rue supplémentaire et que le signe « à détruire » (chāi
拆)
apparaît sur toutes les portes alentour. Les acteurs
préparent des solutions alternatives. Zhao Li
s’inquiète surtout pour sa nièce Dan Dan (丹丹),
star et espoir de la troupe attirée par la ville,
comme les autres. Lors d’une virée nocturne, guidée
par un nain comme dans un cauchemar, elle la
découvre chantant dans un night-club
[2] ;
un peu plus tard, c’est son compagnon de toujours
qu’elle surprend en train de négocier dans un
restaurant huppé un contrat de bianlian (变脸),
cette spécificité de l’opéra du Sichuan transformée
en vulgaire attraction pour touristes
[3].
C’est une atmosphère assez crépusculaire qui
pèse alors sur le film, alors que la tension monte
dans la troupe et que le seul
Dan Dan
espoir ténu de Zhao Li reste encore l’intervention
éventuelle du directeur de l’urbanisme du quartier. Dans une
ultime tentative de survie, elle organise une représentation
gratuite d’un « opéra moderne » en invitant le fameux
directeur… qui restera invisible, dans une séquence
fantomatique.
Les dés sont jetés. La troupe se disperse… Le film se
termine sur une séance finale où se joue toute la magie de
l’opéra qui semble inscrite dans les pierres autant que dans
les cœurs, donc capable de renaître des ruines et de leur
redonner vie… mais qu’il serait dommage de dévoiler.
L’opéra populaire comme art inaliénable et impérissable
Un film au confluent du réel ….
La troupe en costumes
Ce qui fait la force du film, c’est d’abord la
troupe, car ce sont les acteurs eux-mêmes qui jouent
leurs propres rôles, plus le fait que le tournage a
eu lieu in situ.
En effet, le vieux théâtre du documentaire n’avait
pas encore été détruit ; mais il tombait en ruine et
était à l’abandon. Il a donc été reconstruit pour le
film, et Johnny Ma a fait revenir le public d’antan
en organisant
des représentations tous les deux jours. Certains venaient
en bus pour le spectacle. Donc l’auditoire du film est le
vrai public du théâtre, dont on peut lire sur les visages
les réactions naturelles.
Seul léger compromis avec la réalité, l’homme âgé en
fauteuil roulant, que l’on voit arriver accompagné de son
fils à chaque représentation est en fait un acteur, par
ailleurs en parfaite santé. Son personnage est celui d’un
homme âgé que l’on voyait dans le documentaire. Il venait
avec son fils chaque jour et pleurait à chaque
représentation car cela lui rappelait sa femme, décédée, qui
aimait l’opéra comme lui. C’est comme l’image fantomatique
du passé.
Tous les acteurs jouent leur propre rôle. L’actrice
principale, dans le rôle de Zhao Li, est Zhao Xiaoli (赵小利),
elle-même chanteuse professionnelle d’opéra du Sichuan. Elle
est réellement, dans la vraie vie comme on dit, la tante de
Gan Guidan (甘贵丹)
qui interprète le rôle de Dan Dan et dont les parents sont
également membres de la troupe (ce sont ceux qui se
plaignent constamment dans le film). Leurs histoires sont
celles de leurs rôles : comme elle l’explique dans le film,
Zhao (Xiao) Li a commencé à jouer à l’âge de treize ans, et
a élevé Dan Dan, en lui enseignant l’opéra dès l’âge de onze
ans. Autre personnage clé, Yan Xihu (严西湖)
dans le rôle de Lao Wu (老五),
le partenaire de Xhao Li, un orchestre à lui seul, comme
autrefois dans les petites troupes d’opéra qui circulaient
dans les campagnes.
Les séquences d’opéras représentés dans le film ont
également été choisies avec eux. Il s’agit
d’extraits d’opéras célèbres, inspirés de légendes
anciennes : Liang Zhu (《梁祝》),
c’est-à-dire l’histoire des amants-papillons Liang
Shanbo et Zhu Yingtai
[4] ;
deux extraits des pérégrinations du moine Xuan Zang
assisté du Singe Sun Wukong dans le « Voyage vers
l’Ouest » (《西游记》) :
« La montagne de feu » (《火焰山》)
et « Battre trois fois la sorcière aux os blancs » (《三打白骨精》) ;
Gan Guidan et Zhao
Xiaoli dans le duo final
« Quatre fois au Henan » (《四下河南》)
et Biedong guanjing (《别洞观景》)
qui est considéré comme l’un des chefs-d’œuvre de l’opéra du
Sichuan.
Les douze acteurs de la troupe, qui s’étaient dispersés, ont
été payés pendant un mois pour qu’ils viennent assurer les
représentations. Le film est donc réalisé sur la base d’un
va et vient entre les représentations, réelles, et les
séquences scénarisées, répétées ou improvisées (mais après
des séances de formation avec un coach). Toutes les
représentations ont lieu dans le théâtre reconstruit à
l’identique, avec une exception : la scène du combat entre
les deux femmes qui a été tournée en studio, avec plus de
lumière et en essayant de retrouver l’atmosphère des vieux
films chinois.
… et du fantastique
Un monstre du Livre
des monts et des mers
Le film fait cependant des intrusions dans le
fantastique, dans un style très proche de l’opéra
lui-même auquel il rend hommage. Cela donne de
formidables scènes de cauchemars, avec éclats de
murs jaillissant au ralenti sous les coups d’un bras
de bulldozer comme la mâchoire béante d’un monstre
issu du « Classique des monts et des mers » (《山海经》).
Le fantastique se déploie dans
une scène onirique qui se substitue, vers la fin, à la
représentation réelle de l’« opéra moderne », qui se joue en
fait dans la tête de Zhao Li.
Cette scène – qui peut paraître incongrue, voire un peu
longue - a un autre utilité : l’administration n’apparaît
pas dans « Vivre et chanter », contrairement à « Old Stone »
où elle domine le destin du personnage. Ce n’est pas un film
politique. Le directeur reste absent, son apparition
incertaine, voilée dans des volutes de fumée comme les
divinités à l’opéra. Ici le destin de la troupe, et de leur
art, est déterminé par le public lui-même, l’évolution de
ses goûts et des mentalités. C’est bien plus terrible.
Mais c’est la
séquence finale qui est une véritable apothéose, dans un
style qui perpétue l’atmosphère du reste, loin des feux
d’artifice que l’on aurait pu attendre. Elle nous octroie le
duo Zhao Li / Dan Dan que l’on attendait depuis le début.
Cette dernière scène a été jouée alors que Johnny Ma avait
commencé la postproduction en Argentine
[5],
donc avec un certain recul. Ce sont les acteurs qui ont
insisté pour la jouer. C’est une conclusion en parfait
accord avec la philosophie de l’opéra telle qu’elle est
magnifiée dans le film : un art vivant et éternel, capable
de renaître des ruines et de leur redonner vie. On n’est
plus dans le fantastique, mais dans le merveilleux. Comme
dans l’opéra.
Un film plein de ferveur
« Vivre et chanter » traduit l’amour de l’opéra
traditionnel partagé en l’occurrence par le
réalisateur et la productrice Deng Jie, comme elle
l’a expliqué lors des divers interviews ayant
accompagné la sortie du film. Pour Johnny Ma aussi,
c’est une histoire qui remue des souvenirs
personnels : lui-même se rappelle sa grand-mère, une
passionnée d’opéra traditionnel, qui lui avait
inculqué sa passion quand il était petit. Il rejoint
donc Deng Jie pour qui l’opéra fait partie de
l’héritage familial.
L’équipe du film au
festival de Shanghai
où les deux actrices
principales ont été primées
Le film est empreint d’une chaleur qui vient de ses
conditions mêmes de réalisation. On pense à Gide, au début
des « Nourritures terrestres » : « si notre âme a valu
quelque chose, c’est qu’elle a brûlé plus ardemment que
quelques autres. …
Nathanaël, je t’enseignerai la ferveur. […] »
Sortie en France le 20 novembre 2020.
A lire en
complément
Réflexions sur « Vivre et Chanter »
par Yang Xi
L’histoire de
« Vivre et Chanter », réalisé par Johnny MA, évoque les
problèmes auxquels est confronté l’opéra du Sichuan menacé
de disparition. ZHAO Li, directrice d’une troupe de cet
opéra dans la banlieue de Chengdu, a reçu un avis de
démolition du bâtiment de son théâtre. Tout le quartier doit
être détruit dans le cadre des projets de modernisation de
la ville et elle sent peu à peu grandir en elle l’angoisse
de perdre sa troupe pour toujours. Sa nièce, qui est en
réalité sa fille adoptive et qu’elle a elle-même formée, est
actrice principale, mais ZHAO Li la découvre un soir en
train de danser dans une boîte de nuit pour gagner de
l’argent. Découragés par leur difficile situation, les
autres membres de la troupe ont envie de partir pour trouver
un autre métier. Ayant voulu tenter sa dernière chance, ZHAO
Li est allée voir le responsable du service culturel pour
qu’il intervienne auprès du directeur de l’urbanisme et que
son théâtre ne soit pas démoli. Dans l’espoir que le
directeur vienne assister à leur représentation, la troupe
prépare un spectacle modernisé afin de lui plaire et obtenir
son aide pour sauver leur théâtre. Tous les efforts ne
peuvent éviter la tragédie finale : la dispersion des
membres et la démolition du bâtiment.
Le film
reflète une réalité cruelle : en Chine, l’opéra traditionnel
est sur le point de disparaître. Les jeunes Chinois ne s’y
intéressent plus ni pour le regarder et encore moins
l’interprêter. On est obligé de regarder les pièces d’opéra
traditionnel à la télévision. Mais cela ne vaut pas une
représentation sur une scène en plein air, par une troupe
itinérante. Dans ce film, ce sont de vrais acteurs d’opéra
et de vrais spectateurs du quartier. Le caméra a bien saisi
l’expression de ces habitants du coin : l’opéra, pour eux,
c’est le rêve, la joie. Chacun vient avec sa propre petite
chaise de bambou, il y a dans le théâtre une atmosphère de
convivialité. La génération de mes parents a grandi en
compagnie de cet art, c’est leur loisir, leur divertissement
et leur éducation.
Pour sauver
cet art de l’oubli chez les jeunes, la Chine a pris
certaines mesures : d’abord,elle a fait inscrire certains de
ces opéras traditionnels sur la liste
représentative du patrimoine culturel immatériel de
l'humanité
de l’UNESCO. Par exemple, le Kunqu (昆曲)
est inscrit sur cette liste depuis 2001, et l’opéra du
Sichuan a été inscrit en 2006. Puis, on a introduit une
initiation à l’opéra dans des écoles dès la maternelle, et
on recrute des élèves pour apprendre l’opéra traditionnel
dans certaines écoles. Ensuite,on modernise certains opéras,
surtout dans les grandes villes. Par exemple, l’Opéra
national (国家大剧院)、le
Grand théâtre de Chang’an (北京长安大戏院)、le
Théâtre de l’Opéra de Pékin dans la capitale (北京京剧院)
possèdent des répertoires modernes pour attirer les jeunes
spectateurs. Parfois, on marie un thème occidental avec
l’opéra chinois. J’ai vu une fois à Paris un opéra du
Sichuan adapté de la pièce de Shakespere « Hamlet », c’était
un grand succès ! Une autre fois à Pékin, l’opéra de Pékin a
adapté « Faust », selon l’histoire légendaire de Goethe et
cela m’a beaucoup plu. Si un jour, une pièce de Molière est
transformée en un opéra traditionnel chinois, cela ne
m’étonnera pas.
Dans le film, ZHAO Li croit voir le Dieu du
Sol lui apparaître : il s’enfuit, se cache et elle veut
l’attraper. Selon la culture chinoise, le Dieu du Sol
protège notre foyer, nos biens et notre maison. Même une
fois le théâtre de ZHAO Li démoli, le Dieu du Sol demeure
toujours là, l’esprit du théâtre existe à jamais. Nous nous
efforçons de conserver l’opéra du Sichuan qui fait partie de
notre patrimoine culturel, pour qu’il y ait toujours
quelqu’un qui le chante, et puisse en vivre.
Ecrit le 22 novembre 2019, dans le carrel 28 de la BULAC de
l’INALCO.
A écouter en complément
Séance de questions-réponses avec Johnny Ma, l’actrice Dan
Dan (en orange), Deng Jie, la monteuse Ana Godoy et un
producteur associé du film à la Quinzaine des réalisateurs
(mai 2019)
[1]
L’opéra du Sichuan (川剧)
est l’un des opéras populaires chinois les plus
anciens dont l’origine remonte à l’antiquité et qui
a connu une longue évolution. Il a connu un nouvel
âge d’or dans les années 1980 et jusqu’au milieu des
années 1990 : les acteurs d’opéra jouaient encore
devant des auditoires de milliers de personnes qui
les considéraient comme des stars. Mais il a subi un
constant déclin depuis lors, et tente de s’adapter,
comme les autres formes d’opéras régionaux chinois,
en s’adaptant.
[2]
Ce qui est le reflet de la réalité :
lors du tournage du documentaire, Dan Dan avait
seize ans, au moment du tournage du film elle en
avait vingt-deux, chantait dans les night-clubs et
gagnait beaucoup d’argent. Elle avait même une
voiture et une maison. Elle est revenue spécialement
pour le tournage.
[4]
Histoire célèbre qui fait partie sous une forme ou
une autre du répertoire de tous les opéras
traditionnels chinois – voir l’histoire, ses
sources et son adaptation en opéra yueju
filmée par Sang Hu :
www.chinesemovies.com.fr/films_Sang_Hu_Liang_Shanbo.htm
[5]
Pour préserver l’« intégrité narrative et
esthétique » du film, selon Johnny Ma, la
postproduction a été réalisée en Argentine, par
Ana Godoy, monteuse et productrice adjointe du
film… Le film réunit par ailleurs une équipe de
talents internationaux, dont Matthias Delvaux,
directeur de la photo belge qui vit à Pékin et qui a
particulièrement soigné les éclairages, opposant les
lumières chaudes pour les intérieurs et la scène et
les lumières froides pour les extérieurs. Ses
séquences de démolition au ralenti tiennent du
fantastique. A cette équipe internationale, ajoutons
le producteur délégué
Vincent
Wang
(House on Fire).