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« Thirteen Princess Trees »

par Brigitte Duzan, 10 mai 2012

 

Réalisé par Lü Yue (吕乐) en 2006, « Thirteen Princess Trees » (《十三棵泡桐》)  a obtenu cette année-là le prix spécial du Jury au festival de Tokyo.

 

C’est un film signé d’un excellent chef opérateur venu tard à la mise en scène, qui a montré toute l’étendue de son talent dans ses trois films précédents en tant que réalisateur. Mais « Thirteen Princess Trees » a été mutilé par la censure au point qu’il est difficile d’imaginer ce que le film aurait pu être.

 

Adaptation d’une œuvre sur les problèmes de l’adolescence

 

Le film est une adaptation d’un roman d’un écrivain de Chengdu, He Dacao (何大草). Après avoir fait des études d’histoire à l’université du Sichuan, de 1979 à 1983, il a travaillé comme journaliste pendant seize ans, ce qui l’a rendu particulièrement sensible aux problèmes sociaux.

 

Thirteen Princess Trees

 

Le roman dont Lü Yue s’est inspiré, intitulé « Couteau et couteau » (《刀子和刀子》), décrit un groupe de jeunes « à problèmes » d’un collège imaginaire de Chengdu dont le nom a donné le titre du film. Le personnage principal est une adolescente rebelle dont les objets fétiches sont deux couteaux avec lesquels elle joue en permanence, d’où le titre du roman. Quant aux autres dans la classe, ils sont tous dans des relations conflictuelles, et vivent dans un climat de violence permanent qui commence chez eux. Le roman a été comparé à celui de J. D. Salinger « Catcher in the Rye ».

 

Hefeng

 

Le film reprend la trame du roman et en donne l’ambiance dès la première séquence en campant le personnage principal : cheveux courts hirsutes, jeans et battle boots, la jeune Hefeng (何凤) se fait rosser par son père, un policier violent. Elle est amoureuse d’un garçon de sa classe, Taotao (陶陶), qui semble cependant plus attiré par Eva (伊娃), la bonne élève de la classe, sérieuse mais distante : elle a une prothèse à une jambe. Hefeng est par ailleurs l’objet des assiduités du chef de classe, Zhuzhu (朱朱).

 

Tout ce petit monde vit cependant dans un certain équilibre, qui vole en éclat quand débarque un nouveau collégien venu de Pékin, Bao (). Non seulement il s’en prend au fils de famille aisée de la classe, Ali (阿利), que Taotao a pris sous son aile, mais il attire la jeune Hefeng. Tout laisse prévoir un dénouement violent, qui constitue la séquence introductive du film, le reste suivant en flash-back.

 

Le film est remarquablement interprété par de jeunes acteurs de seize/dix-sept ans qui jouaient pour la première fois au cinéma, et semblent interpréter leur propre personnage.

 

Il est cependant légèrement décousu, mais, surtout, représente un version édulcorée du roman, la violence – sociale et familiale - qui en est une partie intrinsèque étant gommée, ainsi que tout ce qui touche à la sexualité des adolescents, homosexuelle en particulier.

 

Une œuvre mutilée

 

Les principales scènes controversées ont été interdites avant même le tournage du film. Mais la censure a de nouveau frappé lors de la sortie du film en Chine : celle-ci avait été prévue pour mars 2007, et a été repoussée au dernier moment. Le distributeur, Forbidden City Films, a invoqué des problèmes techniques liés au passage du numérique au format 35mm, pour que le film puisse être mieux distribué. Le film n’est sorti qu’à l’été, dans la torpeur estivale. Il n’a eu aucun succès malgré le prix décerné par le jury du festival de Tokyo.

 

Même le titre a été changé : il était à l’origine « P.T.S.Z.X », c’est-à-dire les initiales de la transcription pinyin du nom du collège : Pāotóngshù Zhōngxué  pour 泡桐树中学 (ou collège Pawlonia). Ce sont les initiales qui figurent sur le dos des uniformes des enfants, comme sur des uniformes de prison. Cela n’a pas été accepté.  

 

Il reste une œuvre imparfaite sur laquelle plane l’ombre de la censure. Quelques éclats de violence ont été conservés, mais la séquence initiale, par exemple, où Hefeng est battue par son père, semble presque incongrue. Quant à la description des rapports sexuels entre professeurs et élèves, qui formait une bonne part du roman de He Dacao, elle a disparu dans le film, à part une séquence où Taotao va rendre visite à l’une des enseignants ; ne subsistent dans l’ensemble que de vagues allusions, dans le regard tout au plus.

 

On pourrait dire que le film joue sur l’allusion, justement, et y gagne en finesse. Ce n’est pas le cas car il est légèrement décousu : on sent que des séquences ont dû être coupées et que le résultat final ne répond pas à l’intention initiale. On ne saura malheureusement jamais exactement ce qu’elle était…

 

Il reste quelques belles séquences, de très belles images, et la musique de Liu Sola (刘索拉), artiste protéiforme et inclassable, écrivain et musicienne, auteur en particulier d’opéras : elle signe ici une superbe partition qui semble méditer gravement sur le film…

 

 

Le film (avec sous-titres chinois), en dix parties d’une dizaine de minutes

Partie 1

 

(les autres parties suivent)

 

 

 

 

 
     
     
     
     
     
     
     
     

 

   

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



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