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Metteurs en scène

 
 
 
     
 

Qian Jiajun 钱家骏

Présentation

par Brigitte Duzan, 23 décembre 2016

 

Qian Jiajun est l’un des grands maîtres du cinéma chinois d’animation auquel il a apporté une contribution majeure.

 

Il est né en 1916 à Wujiang dans le Jiangsu (江苏吴江) et s’est affirmé très tôt comme un peintre de talent. En 1935, il sort diplômé de l’Ecole d’art et de technologie de Suzhou (苏州美术专科学校).

 

En 1937, au début de la guerre, il part pour Chongqing et là, fasciné par le cinéma, entre au Studio du film d’animation éducatif. Avec des amis de son école de Suzhou réfugiés làcomme lui, il réalise un court métrage d’animation de 20 minutes qui prône l’esprit de résistance contre l’envahisseur : « La joie des paysans » (《农家乐》). Le film est perdu mais il a eu un immense succès pendant la guerre.

 

En 1948, Qian Jiajun entre aux Studios du Nord-est (东北电影制片厂), puis, à l’avènement de la République populaire,

 

Qian Jiajun

revient dans son école à Suzhou pour enseigner l’animation.  

 

Au travail dans les années 1950

 

En 1953, il entre comme réalisateur et directeur technique dans l’équipe d’animation des Studios de Shanghai. C’est là que, en 1955, il réalise avec Li Keruo (李克弱) le premier dessin animé chinois en couleur, « Pourquoi le corbeau est noir » (《乌鸦为什么是黑的》). L’année suivante, le film est couronné du prix d’honneur au Festival du film pour la jeunesse de Venise. 

 

 

Pourquoi le corbeau est noir


En 1956, il est directeur artistique du dessin animé « Le Général fanfaron » (《骄傲的将军》) réalisé par Te Wei (特伟) Général fanfaron conçu comme un personnage d’opéra.

 

Le général fanfaron

 

Puis, en 1957, à leur fondation, il entre comme réalisateur et directeur artistique aux Studios d’art de Shanghai. Il réalise deux dessins animés, le premier de 11 minutes, en 1957, « Arracher le navet » (《拔萝卜》), le second de 50 minutes, en 1959, « Un brocart Zhuang » (《一幅僮锦》) [1], résultat d’une superbe recherche graphique sur les paysages.

 

Mais il travaille en même temps avec Te Wei à la mise au point du lavis animé (水墨动画).

 

En 1960, il est directeur artistique du premier lavis animé chinois réalisé par Te Wei, un court métrage de 15 minutes qui a la fraîcheur d’un lavis traditionnel aux couleurs délicates : « Les Têtards à la recherche de leur maman » (《小蝌蚪找妈妈》).

 

L’idée initiale est venue d’A Da (阿达) qui s’était demandé si on ne pourrait pas « animer » des lavis de Qi Baishi (齐白石) représentant des animaux, qu’il aimait beaucoup.

 

 

Les crevettes du lavis animé

 
 

Les crevettes de Qi Baishi

 
En outre, le scénario est tout aussi frais, signé de deux auteurs de livres illustrés pour enfants, Fang Huizhen (方慧珍) et Sheng Lude (盛璐德).
 

Les têtards à la recherche de leur maman

 

Puis, en 1963, Qian Jiajun coréalise avec Te Wei le lavis animé « La Flûte du bouvier » (《牧笛》) qui se déroule dès le générique comme un rouleau de peinture de paysage, comme un conte dans la brume, mais sur un scénario tellement minimal que le film devient une abstraction, de l’art pur.

 

La flûte du bouvier

 

Le film marque l’apogée de la période, avant le coup d’arrêt de la Révolution culturelle.

 

 

Le Cerf aux neuf couleurs, la fresque de Dunhuang

 

 

Dans le climat d’ouverture du début des années 1980, Qian Jiajun reprend un projet qui lui était cher, et coréalise avec son élève Dai Tielang (戴铁郎) un lavis animé de 25 minutes adapté d’une fresque de Dunhuang illustrant un jataka (ou récit des vies antérieures du Bouddha Çakyamuni) : « Le Cerf aux neuf couleurs » (《九色鹿》), achevé en 1981 [2]. Le dessin animé commence d’ailleurs par une référence à la fresque, comme si celle-ci s’animait soudain.

 

A partir de 1983, Qian Jiajun se consacre à l’enseignement et meurt d’une infection pulmonaire à l’âge de 95 ans, en août 2011. Il reste dans l’histoire du cinéma comme l’un des plus grands maîtres du cinéma d’animation chinoisdes années 1950 et 1960, son âge d’or.

 

 


[1] Tous deux projetés lors de la rétrospective de films d’animation chinois organisée par le CDCC au Centre culturel de Chine en septembre 2014. Voir le catalogue, p. 61.

[2] Sur la fresque de Dunhuang, voir :

http://www.chinese-shortstories.com/Reperes_historiques_histoire_bande_dessinee_ch_1.htm

(chap. Dunhuang et les fables bouddhistes)

 

 

 

 

 

 

 
     
     
     
     
     
     
     
     

 

   

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



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