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Metteurs en scène

 
 
 
     
 

Pu Jiaxiang 浦家祥

Présentation

par Brigitte Duzan, 24 décembre 2016

 

Pu Jiaxiang est l’un des éminents réalisateurs de films d’animation de la période d’or des Studios d’art de Shanghai (上海美术电影制片厂). Il a une formation de peintre, et tous ses films ont une palette de couleurs pastel ou chatoyantes typiques des lavis. Son œuvre forme comme un recueil de fables animalières colorées pour enfants.

 

Peintre

 

Il est né en 1932 à Suzhou, dans le Jiangsu (江苏苏州). En 1952, il est sorti diplômé de l’Ecole d’art et de technologie de Suzhou (苏州美术专科学校), celle-là même dont était sorti Qian Jiajun (钱家骏), dix-sept ans plus tôt. La même année, il entre dans la section animation du Studio de Shanghai avant d’être transféré cinq ans plus tard, à leur fondation, aux Studios d’art.

 

Pu Jiaxiang avec Marie-Claire Quiquemelle 纪可梅女士 à Shanghai en décembre 2012

  

Dans les trente années suivantes, il participe à un titre ou un autre à près de 25 films d’animation produits par les Studios, dont le célèbre « Roi des singes bouleverse le palais céleste » (《大闹天宫》) réalisé par Wan Laiming (万籁鸣) au début des années 1960 ou « Nezha triomphe du Roi Dragon » (《哪吒闹海》) réalisé par Wang Shuchen (王树枕) en 1979.

 

Mais, dès 1958, Pu Jiaxiang a aussi réalisé ses propres films dont la caractéristique commune – outre les couleurs délicates et la qualité de la peinture - est de conter des histoires d’animaux.

 

Fables animalières

 

Après « Le jujubier de la grand-mère » (《老婆婆枣树》), il réalise en 1960 le lavis animé « La petite hirondelle » (《小燕子》).

 

La petite hirondelle

  

Aussitôt après la Révolution culturelle, en 1978, il réalise « Un malade bizarre » (《奇怪的病号》) qui a de nouveau la qualité d’un superbe lavis aux teintes pastel :

 

Un malade bizarre

 

Puis, en 1980, il réalise « Le coq noir » (《黑公鸡》), un dessin animé d’une dizaine de minutes sur un scénario d’un auteur de récits fantastiques, Bing Zi (冰子) : un coq peint par une petite fille prend vie… mais se trouve peu à peu réduit à un trait… jusqu’à ce qu’il retrouve sa page de dessin.

 

Le coq noir

 

Il continue avec des courts métrages de quinze à vingt minutes qui poursuivent la collection de fables animalières : en 1982 « La petite aveugle et le renard » (《盲女与狐狸》), en 1983 « L’écureuil coiffeur » (《松鼠理发师》), en 1985 le dessin animé « Le tigre édenté » (《没牙的老虎》) qui amorce un changement de couleurs et le style, poursuivi dans « Le tigre met un dentier » (老虎装牙).

 

 

Le tigre édenté

 
 

Contrairement à beaucoup de ses collègues, il continue de faire des films dans les années 1990 et même après. Et son style évolue de même que les thèmes de ses histoires.

 

Après 1990

 

Il commence la période, en 1990, avec deux dessins animés, le premier de dix minutes, sur un scénario de Yao Zhongli (姚忠礼) : « Planter des arbres » (《种树》), le second de trois minutes : « A l’opéra » (《看戏》), comme un exercice de style sur une musique d’opéra.

 

La petite aveugle et le renard

 

L’écureuil coiffeur

  

Planter des arbres

 

En 1992, il réalise avec Lu Chengfa (陆成法) le lavis animé de 10 minutes « Qui a peur de qui ? » (《谁怕谁》) où il revient à son thème animalier et qui est sélectionné par le 2ème festival international d’animation de Shanghai en 1992. Le malheureux œuf d’une aigrette est convoité par des animaux qui se craignent et se détestent… ce qui sauve l’œuf.

 

 

Qui a peur de qui ?

 

Mais il travaille ensuite sur un dessin animé original, d’un style très moderne, achevé en 2002 : « Nuit de pleine lune » (《月儿高》). Il est conçu comme un opéra : à partir d’un morceau de musique. Le film est en effet inspiré d’un air dont l’origine remonte à la dynastie des Tang : « L’air du vêtement de plumes aux couleurs de l’arc-en-ciel » (《霓裳羽衣曲》), qui sont aussi les couleurs des Huit Immortels. C’est un airque, selon la légende, l’empereur Minghuang – Tang Xuanzong (唐玄宗) - aurait composé après l’avoir entendu en visitant le Palais de la lune en rêve. Il est décrit par le poète

 

Nuit de pleine lune

Bai Juyi (白居易) dans son poème « Chant des regrets éternels » (《长恨歌》) [1].

 

Pu Jiaxiang en 2014 lors de l’inauguration

 du 14ème prix de l’animation

(journées organisées par l’Institut du cinéma de Pékin)

 

La composition est en neuf parties, que le film suit fidèlement : l’empereur s’enivre une nuit de pleine lune, il rêve que des grues l’emmènent rendre visite à Chang’e sur la lune ; dans son palais, il trouve un pipa et se met à jouer ; attirée par la musique, Chang’e se met à danser pour lui. Mais, prise d’un accès de timidité, elle s’enfuit, et l’empereur la poursuit, mais elle disparaît sans qu’il ait pu la rejoindre. Alors il se réveille, et sourit en songeant à son rêve [2].

 

Le film apparaît comme le dernier sursaut d’une génération d’artistes balayés par une politique faisant fi des traditions et des arts populaires au nom d’une modernité sans âme.

 


 

[1] La musique (version pour guzheng)

 

 

[2] Le film a été projeté au Centre culturel de Chine en septembre 2014 lors de la rétrospective de films d’animation chinois organisée par le CDCC. Le film est autrement inédit, l’illustration provient du catalogue.

 

 

 

 

 

 

 

 
     
     
     
     
     
     
     
     

 

   

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



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