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Hu Jie 胡杰

Présentation

par Brigitte Duzan, 03 décembre 2014  

 

Hue Jie est soudain devenu célèbre, quand, en mars 2004, après la projection de son documentaire « Searching for Lin Zhao’s Soul » (《寻找林昭的灵魂》) à l’université Zhongshan, à Canton, le professeur Ai Xiaoming (艾晓明) écrivit un article qui se propagea sur internet comme le feu dans la prairie : « Lin Zhao estun défi spirituel pour nous » (《林昭给我们的精神挑战》).

 

Figure réputée du féminisme en Chine, et documentariste elle-même, Ai Xiaoming soulignait en même temps la singularité du travail documentaire de Hu Jie : alors que la plupart des documentaristes indépendants chinois, et elle-même en particulier, s’attachent à dénoncer des injustices ou des inégalités sociales, voire des abus et cas de corruption, Hu Jie s’est fixé, lui, pour mission de témoigner de la face cachée de l’histoire, celle qui est éludée par le discours officiel mais préservée dans la mémoire populaire ; son but est d’éviter que

 

Hu Jie

tombe dans l’oubli ce que cette histoire a pu comporter de tragique et d’absurde, du fait même des politiques aberrantes du pouvoir.

 

Hu Jie a commencé par des documentaires plus classiques avant de se lancer dans cette voie singulière, mais toujours en fondant son travail sur la même méthode : une approche documentaire fondée sur le témoignage personnel direct. Ce sont ces voix émergeant du passé et lui donnant soudain vie qui donnent à ses films une force rare, liée à l’émotion qu’ils suscitent.

 

De la peinture au documentaire

 

Né en 1958 à Jinan (济南), dans le Shandong, Hu Jie a fait la première partie de sa scolarité à Nankin où il réside toujours.

 

Peintre et soldat

 

En fait, ses études ont été perturbées par la Révolution culturelle. Il a terminé ses études secondaires en 1975, puis a été ouvrier pendant un an. En 1977, à l’âge de dix-neuf ans, il entre dans l’armée, par patriotisme dit-il, mais aussi parce que c’était la chose à faire, à l’époque, plutôt que de travailler en usine et même d’enseigner ; l’armée était prestigieuse, et toutes les filles voulaient épouser un soldat, bien plus qu’un instituteur. Il a d’ailleurs rencontré son épouse à l’armée, dans la même classe de peinture.

 

Car Hu Jie a fait des études de peinture à l’Ecole des beaux-arts de l’armée chinoise, mais pas tout de suite. Il a servi dans l’Armée de libération pendant quinze ans, au total, en commençant comme simple soldat, et mécanicien dans le service de maintenance des avions de combat (des MIG-21). En 1986, il termine un cursus d’études politiques à l’école de l’armée de l’air à Shanghai, sur quoi il est nommé instructeur politique. C’est en faisant du travail de propagande qu’il apprend à faire du montage de vidéos.

 

Il est admis en 1989 dans la classe de peinture de l’Ecole des beaux-arts de l’armée (解放军艺术学院油画班), et y étudie deux ans. En 1994, il s’installe au village de Yuanmingyuan pour peindre, en renonçant à son emploi dans  l’armée. Et, en 1995, il réalise là son premier documentaire, totalement indépendant.

 

La vie à Yuanmingyuan

 

Le village d’artistes de Yuanminyuan (圆明园画家村) était un vieux village, à deux pas de l’ancien Palais d’été, dans la banlieue ouest de Pékin, dont les maisons délabrées avaient été investies par des artistes venus de tous les coins du pays, dans la plusparfaite illégalité. Il y régnait une atmosphère de douce bohême dont la renommée s’était étendue jusqu’à l’étranger, et le lieu était devenu un rendez-vous touristique original.

 

Peintre, Hu Jie y a vécu un temps, et a commencé à interviewer des artistes en les filmant dans leur vie quotidienne. Puis, quand la réputation de l’endroit a commencé à embarrasser les autorités, elles ont fait pression sur les propriétaires pour qu’ils cessent de louer leurs maisons aux artistes, et ont fini par les faire expulser manu militari. Hu Jie a filmé tout le processus. C’est son premier documentaire : « Des vies d’artistes à Yuanmingyuan » (《圆明园的画家生活》).

 

Ce que l’on sait moins, c’est qu’il n’avait pas le matériel pour monter le film. Il a donc fait un plan de montage, scène par scène, puis a confié la totalité des rushes à un documentariste japonais. Il a ensuite appris que le film avait été monté et projeté, il a même obtenu un prix dans un festival. Mais Hu Jie n’en a plus rien.

 

La vie des mineurs dans les monts Qilian

 

Remote Mountains

 

Après ce premier documentaire, Hu Jie a emprunté la caméra de sa sœur pour filmer le second, « Remote Mountains » (《远山》), dans les monts Qilian, au Qinghai (青海省祈连山), dans le nord-ouest de la Chine, en bordure sud des monts Kunlun. C’est pendant ses études de peinture à l’armée qu’il était allé faire des croquis d’une zone minière dans ces montagnes. Il avait vu les conditions infernales dans lesquelles travaillent les mineurs, à 3 500 mètres d’altitude, remontant trempés de sueur des puits, mais réduits à ne prendre un bain qu’une fois par an parce qu’il n’y a pas d’eau ; travaillant en outre avec du matériel de fortune, qu’ils ont fabriqué eux-mêmes.

 

Il est revenu pour les filmer au travail, mais aussi chez eux, dans leurs familles, pour rendre compte de leurs histoires personnelles. Au début, il a voulu demander l’autorisation de filmer, mais on le lui a interdit. Alors il a filmé sans autorisation, en se mêlant aux mineurs. Il s’est fait prendre,

et a dû payer une amende. Mais il a continué à filmer.

 

Alors un jour, des mineurs sont venus le prévenir que les autorités de la mine avaient décidé d’en finir avec lui, et qu’il devait prendre la fuite. Il s’en est miraculeusement tiré en se cachant à l’arrière d’un camion. Mais, du coup, le film ne comporte que la moitié de ce qu’il voulait faire.

 

L’entremetteuse

 

Après les monts Qilian, Hu Jie est allé filmer chez lui, dans le Shandong, la vieille coutume des entremetteurs chargés de trouver des partenaires en vue d’arranger des mariages. Il voulait une femme, pas trop jeune, mais belle et loquace. Celle qu’il a trouvée répondait parfaitement à ses critères : elle avait la soixantaine et de l’autorité, et elle était jolie. Elle avait participé dans sa jeunesse à la réforme agraire, avait attaqué les propriétaires terriens et était devenue présidente de l’Association des femmes locale. Mais, à cause de conflits entre clans adverses, elle n’avait pu garder cette fonction et était devenue entremetteuse, dans les années 1950.

 

Hu Jie l’a suivie pendant trois mois, avec une petite interruption pour aller se faire soigner une infection de la peau due aux piqûres de moustiques et d’insectes. Elle connaissait tout le monde, et était parfaite dans son rôle. Une seule fois s’est présenté un problème, parce que la mère d’un garçon refusait de la payer. L’entremetteuse a cédé pour ne pas faire d’histoires devant la caméra. Ce qui a évidemment laissé Hu Jie songeur quant à l’intrusion du cinéaste dans le sujet filmé, et sa difficulté à lui rester totalement extérieur.

 

Mais, ce qu’il regrette, c’est d’avoir éliminé des portraits secondaires, et surtout un problème important parce qu’il considérait qu’il ne faisait pas partie de son sujet : celui des suicides de femmes à la campagne. Or, pendant les trois mois du tournage, il y en a eu deux dans la région. Le taux de suicide des femmes en Chine est le plus élevé du monde, c’est un sujet qu’il regrette de ne pas avoir abordé alors.

 

« The Female Matchmaker » (《媒婆》) aurait pu avoir ainsi plus de profondeur. Telle qu’il est, il reste une intéressante étude humaine et sociologique.

 

La troupe d’opéra ambulante

 

Hu Jie a ensuite voulu réaliser un documentaire sur les troupes de théâtre qui continuent à se produire dans les campagnes, en allant de village en village et de ville en ville, comme autrefois.

 

Il a commencé par tourner un film sur la vie des acteurs, et s’est aperçu que la troupe était gérée par une sorte de pouvoir patriarcal, ou de système de clan, et que les hommes traitaient les femmes avec une brutalité extrême, y compris pendant qu’il filmait. N’y tenant plus, il est intervenu plusieurs fois pour faire arrêter les coups. Et finalement il s’est fait renvoyer et a dû quitter la troupe sans pouvoir terminer le film.

 

Courts métrages sur les travailleurs migrants

 

En 1998, ensuite, Hu Jie a réalisé une série de courts métrages documentaires sur des travailleurs migrants en ville. Ce sont autant de portraits à la manière de Lao She (老舍) pour Pékin, ou de Feng Jicai (冯骥才) pour Tianjin. Le projet est né du sentiment d’injustice devant le traitement des paysans comme des citoyens de seconde classe quand ils viennent travailler en ville.

 

Ces films, parfois très courts, sont restés sans acquéreurs ; aucune chaîne de télévision ne les a programmés en Chine.  Certains ont été diffusés par une chaîne de télévision japonaise, comme reportages d’actualités.

 

Hu Jie a alors voulu réaliser des longs métrages, et s’est intéressé à l’histoire, en commençant à lire de nombreux livres sur le sujet.

 

De l’étude sociale au travail sur la mémoire historique

 

The Scaffolders

 

C’est par hasard qu’il a trouvé le sujet du long métrage documentaire qui a marqué une nouvelle étape dans sa création ; il  rompt en effet avec la thématique sociale qui avait été celle de ses films jusqu’alors, tout en gardant, fondamentalement, la même approche d’investigation basée sur la recherche du témoignage vivant. Hu Jie se tourne alors vers la préservation de la mémoire historique oblitérée par le discours officiel, et surtout la mémoire orale des survivants.

 

Lin Zhao

 

C’est alors qu’il était un jour avec des amis que l’un d’eux a mentionné, dans le cours de la conversation, que ses parents avaient été des camarades de classe de Lin Zhao. Comme il demandait qui était Lin Zhao, on lui répondit  qu’elle était étudiante à l’université de Pékin dans les années 1950, et qu’elle avait écrit des poèmes qui lui avaient valu d’être jetée en prison ; loin d’avouer ses erreurs, elle avait continué à écrire, des milliers de caractères, écrits avec son sang parce qu’elle n’avait pas d’encre, avant d’être exécutée.

 

L’histoire, contée de façon aussi schématique, fut un choc pour Hu Jie, qui se lança dans des recherches. Il travaillait alors depuis un peu moins de trois ans au Centre de documentation de l’agence Xinhua où il était entré au moment où il entreprenait sa série de documentaires sur les travailleurs migrants. Mais, alors qu’il avait commencé à collecter des documents sur Lin Zhao, son chef lui annonça qu’il appréciait beaucoup son travail mais qu’il avait des ordres « d’en haut » : Hu Jie avait pour seule alternative de donner sa démission ou d’être licencié.

 

Searching Lin Zhao’s Soul
Hu Jie dans son appartement de Nankin, devant un portrait,

de sa main, de Lin Zhao (photo Matthew Bell)

 

En accord avec son épouse, qui assura désormais la gestion du quotidien de la famille, il donna sa démission, et se retrouva libre pour faire le documentaire qu’il n’aurait pas pu réaliser autrement : « Searching for Lin Zhao’s Soul » (寻找林昭的灵魂). Il commença aussitôt à rechercher les gens qui avaient connue Lin Zhao pour les interviewer et fit un immense travail de compilation pendant quatre ans, avant d’achever le film en 2004.

 

Le résultat est sans précédent dans l’histoire du documentaire en Chine : c’est

la première fois qu’un cinéaste chinois utilise le cinéma pour réfléchir sur l’histoire récente occultée, et en graver les souvenirs encore inscrits dans la mémoire populaire, pour combler les blancs de l’histoire officielle et tenter de rectifier l’immense amnésie collective entretenue par le pouvoir.

 

Pendant la préparation de Lin Zhao

 

Pendant qu’il préparait son documentaire sur Lin Zhao, Hu Jie a cependant tourné quatre documentaires qui poursuivent la ligne de ses premiers films, et en particulier :

 

- en 2001, « Mountain Songs in the Plain » (《平原上的山歌》) est l’histoire d’une femme qu’il a rencontrée au Shandong : originaire du Yunnan et d’ethnie Yi (彝族), Luo Xiaojia s’est enfuie de chez elle à l’âge de 17 ans et s’est retrouvée mariée au Shandong. Touchée par l’attention du réalisateur, elle chante pour lui les chants qui lui rappelle son pays ; mais, quand ils y reviennent ensemble, la réalité ne corrobore pas la nostalgie des chants…

 

Mountain Songs in the Plain

 

- en 2002, « The Elected Village Chief » (《民选村长》) est un film désenchanté sur un ancien camarade de Hu Jie à l’armée, qui fut élu chef de son village parce qu’il représentait aux yeux des villageois un exemple de probité face au secrétaire local du Parti. Quelques années plus tard, cet idéaliste honnête s’est à son tour laissé corrompre par le pouvoir, et, plus étonnant, se complait à se faire filmer dans ses activités – que Hu Jie s’est refusé à filmer dans ses aspects les plus sordides.

 

-  en 2003, « By The Sea » (《在海边》), en regard, apparaît comme une sorte de fable, filmée avec l’œil d’un peintre, comme un semblant de fresque pastorale : l’histoire d’une famille ayant fui les rigueurs du Dongbei pour revenir se réfugier, avec leurs trois enfants, au bord de la mer, chez eux, au Shandong… le quotidien est loin d’être idyllique, mais c’est très beau.

 

Après Lin Zhao, Bian Zhongyun

 

Aussitôt après le documentaire sur Lin Zhao,

 

By the Sea

Hu Jie s’est lancé dans la préparation de celui qui en est comme le pendant, sorti en 2006 : « Though I’m Gone » (《我虽死去》). C’est une autre histoire tragique de femme sacrifiée par la brutalité absurde du régime maoïste : Bian Zhongyun (卞仲耘) était professeur dans une école dépendant de l’Université normale de Pékin ; au tout début de la Révolution culturelle, le 5 août 1966, après avoir été attaquée pendant plusieurs jours, elle a été tuée à coups de bâtons en bois munis de clous par des élèves de sa classe qui l’accusaient de « révisionnisme contre-révolutionnaire ».

 

C’était la première victime de ce genre. Pendant le seul mois d’août 1966, une centaine de professeurs ont été tués par leurs élèves dans le secteur ouest de Pékin. La réalité est déjà atroce. Mais Hu Jie a bâtison film autour du vieil époux de Bian Zhongyun, Wang Jingyao (王晶尧), qui avait 85 ans au moment du film, et qui a passé le reste de son existence, après la mort de sa femme, à vivre seul avec ses souvenirs et les documents et photographies soigneusement conservés, en attendant de pouvoir un jour en témoigner. Beaucoup sont morts avant d’avoir pu le faire.

 

Après Bian Zhongyun, Wang Peiying

 

Though I’m Gone

 

« Though I’m Gone » apparaît avec le recul comme le second volet d’une trilogie complétée en 2010 par une troisième figure féminine également tragique : « My Mother Wang Peiying » (《我的母亲王佩英》).

 

Wang Peiying était la mère de Zhang Dazhong, un homme qui a ensuite fait fortune en fondant une entreprise d’appareillage électrique, et qui, pour le quarantième anniversaire de la mort de sa mère, a décidé de lui rendre un vibrant hommage public, lors d’une cérémonie tenue en mars 2010. C’est assez rare pour être noté : peu osent célébrer le souvenir des victimes de la terreur maoïste. Wang Peiying travaillait au ministère des chemins de fer : veuve, elle élevait seule ses sept enfants. Au moment de la Grande Famine, quand les morts ont commencé à atteindre des chiffres insoutenables, elle a dénoncé la politique aveugle du gouvernement.

 

Elle a été arrêtée et envoyée dans un hôpital psychiatrique où elle a été droguée. Les attaques contre elles se sont multipliées pendant la Révolution culturelle, et elle a finalement été exécutée en janvier 1970, après un procès à grand spectacle au stade des travailleurs.

 

My Mother Wang Peiying, début du film (sous-titres anglais)

 

Ce sujet de la Grande Famine est resté tabou absolu en Chine. C’est le sujet du Folk Memory Documentary Project de Wu Wenguang, mais, jusqu’à maintenant, n’a pas donné de films de la profondeur de ceux de Hu Jie.

 

De la tragédie des droitiers à la Grande Famine

 

Avant le documentaire sur Wang Peiying, Hu Jieen a réalisé plusieurs autres qui marquent autant d’étapes dans sa réflexion sur la période historique récente : ainsi, réalisé avec Ai Xiaoming en 2008, « Red Art » (色美术) s’intéresse à l’utilisation des affiches à fins de propagande pendant la période maoïste, et en général aux objets d’art de la période qui atteignent aujourd’hui des valeurs appréciables sur le marché de l’art, dans une sorte d’amnésie historique.

 

Red Art

 

Red Art, trailer

 

En 2010, « East Wind State Farm» (国营东风农场) est un long documentaire encore méconnu, sur la tragédie des droitiers.  Hu Jie détaille l’histoire des quelque deux-cents instituteurs, étudiants et cadres qui ont été condamnés en 1957 et envoyés dans cette ferme “du vent d’est” du sud-ouest de la Chine, où ils ont été contraints à travailler à des projets absurdes de déforestation, défrichage et industrialisation, tels que ceux menés en même temps dans tout le pays et qui ont mené à la Grande Famine. Ils sont restés là pendant la Révolution culturelle, rejoints par des jeunes citadins envoyés là se former à la vie saine des champs.

 

Après 21 ans de rééducation, les quelques survivants ont été réhabilités en 1978 – reconnus comme ayant été accusés à tort - et autorisés à quitter le camp. 

 

East Wind State Farm, extraits, sous-titres anglais

 

Spark

 

Spark

 

En 2013, dans la ligne de son documentaire de 2010, Hu Jie revient à la Grande Famine, et réalise un autre film, étonnant, sur un épisode très peu connu de la période : « Spark » (《星火》), qui a été présenté au Hong Kong Independent Film Festival, en juillet 2014.

 

Le film retrace l’histoire incroyablement courageuse de quatre étudiants de Lanzhou, au Gansu, qui, en 1960, ont créé un journal dont ils ont réussi à publier deux numéros: ils l’ont appelé « Spark », comme

l’étincelle qui met le feu à la plaine dont avait parlé Mao, en espérant que la leur aurait le même effet pour inciter les gens à se révolter contre la politique aveugle qui les condamnait à mourir de faim.

 

Le documentaire de Hu Jie reprend sa méthode habituelle : une approche de l’histoire par sa mémoire orale, avec des interviews du chef du Parti local qui a protégé, caché et nourri les étudiants, au risque de sa propre vie, et de divers survivants ordinaires de la famine, intercalés au milieu d’autres interviews d’écrivains et rédacteurs de journaux. Hu Jie a même retrouvé le responsable du journal, qui est encore vivant… un œuf contre un rocher, dit Hu Jie.

 

Qui apparaît lui-même comme un œuf du même genre.

 


 

Filmographie

(titres anglais usuels)

 

1995 Artists’ Life at Yuanmingyuan 《圆明园的画家生活》

1995 Remote Mountains 《远山》

Documentaire sur une troupe de théâtre ambulant 《戏班子》 (inachevé)

1996 The Female Matchmaker 《媒婆》

1998 Série de courts métrages documentaires sur les travailleurs migrants :

The Scaffolders 《架子工》 / The Demolition Workers 《拆房工》 / The Trash Collector 《收废品的人》/ The Factory set up by Peasants 《农民办工厂》 etc…

2001 Mountain Songs in the Plain 《平原上的山歌》

2002 The Elected Village Chief 《民选村长》 

2002 Bask in the Sun2002晒太阳》

2003 By The Sea 《在海边》

2004 Searching for Lin Zhao’s Soul 《寻找林昭的灵魂》

2006 Though I’m Gone 《我虽死去》

2006 Silent River Nü 《沉默的怒江》30’

2008 Red Art色美术(avec Ai Xiaoming)

2009 East Wind State Farm 《东风国营农场》

2010 My Mother Wang Peiying 《我的母亲王佩英》

2013 Spark 《星火》 

 

Hu Jie a également collaboré avec Ai Xiaoming sur un certain nombre de ses documentaires, dont :

2005 Garden in Heaven 天堂花園

2005-2006 Rapport sur la Plaine centrale 《中原纪事》 (sur le sida chez les femmes au Henan)

2007 Care and Love 《关爱之家》

 

 

 

Voir aussi : Hu Jie peintre et graveur

 

 

 

 

 

 

 
 
     
     
     
     
     
     
     
     

 

   

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



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