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Acteurs

 
 
 
     
 

Shangguan Yunzhu 上官云珠

Présentation

par Brigitte Duzan, 3 décembre 2016 

 

Shangguan Yunzhu est l’une des grandes actrices chinoises dont la carrière couvre la période des années 1940 jusqu’à la veille de la Révolution culturelle.

 

Elle est née en 1920 dans le district de Jiangyin (江陰), dans le Jiangsu, dans une famille dont elle était le cinquième et dernier enfant. En 1936, à l’âge de seize ans, elle épouse un ami de son frère, Zhang Dayan (张大炎), qui était professeur de peinture, et donne naissance à un fils un an plus tard.

 

 

Premier mariage, à 16 ans

 

 

Peu après son mariage éclate la guerre sino-japonaise. En novembre 1937, l’armée japonaise attaque Jiangyin ; l’une de ses sœurs est tuée dans un bombardement. Elle se réfugie alors à Shanghai avec son mari et son fils. C’est là qu’elle va faire carrière, à partir du début des années 1940.

 

Années 1940

 

A Shanghai, elle trouve un travail dans un studio photographique dirigé par un photographe de la compagnie Mingxing et, fascinée par les gens qui viennent se faire photographier, décide de devenir actrice.

 

Shangguan Yunzhu, star des années 1940

 

Song of Roses 1941

 

Avec sa fille Yaoyao

 

Mariage avec Yao Ke 1943

 

En 1940, elle suit des cours à l’Institut d’art dramatique Huaguang (华光戏剧学校), entre à la compagnie Xinhua (新华影业公司) et, sur les conseils de Bu Wancang (卜万苍), adopte alors le nom de Shangguan Yunzhu. Elle commence par jouer au théâtre, dans la société théâtrale Tiandi (天地剧社), en interprétant le rôle principal dans « La Tempête » (雷雨) de Cao Yu (曹禺), puis débute au cinéma en 1941 dans « Song of Roses » (《玫瑰飘零》) de Wu Wenchao et Wen Yimin (吴文超/文逸民).

 

En 1942, elle rejoint la compagnie Tianfeng (天风剧社) et y fait la connaissance du dramaturge Yao Ke (姚克). Elle divorce l’année suivante pour l’épouser, donne naissance à une petite fille en août 1944, mais, en raison de l’infidélité de Yao Ke, divorce alors que l’enfant n’a même pas encore deux ans, Elle a ensuite une brève liaison avec l’acteur Lan Ma (蓝马) au côté duquel elle joue dans les grands films de la fin des années 1940, après la guerre.

 

 

Vive ma femme 1947

 

  

Après-guerre, en 1947, elle commence par interpréterles rôles principaux dans les films « Ce n’était qu’un rêve » (《天堂春梦》) de Tang Xiaodan (汤晓丹) et « Vive ma femme » (《太太万岁》) de Sang Hu (桑弧). Elle joue ensuite dans plusieurs des meilleurs films des années qui précèdent la fondation de la République populaire, et ces rôles la rendent célèbre :

 

1947 « Les Larmes du Yangzi » 《一江春水向东流》

 

Les larmes du Yangzi

          de Cai Chusheng et Zheng Juli 蔡楚生 /  

          郑君里

1948 « Dix mille foyers de lumières » 《万家灯火》     de Shen Fu 沈浮

1949 « L’espoir demeure » 《希望在人间》

          de Shen Fu 沈浮

1949 « Corbeaux et Moineaux » 《乌鸦与麻雀》           de Zheng Junli 郑君里

1949 « Trois destinées » 《丽人行》

          de Chen Liting 陈鲤庭

 

Dix mille foyers de lumière, 1948

République populaire

 

L’espoir demeure, 1949

 

En 1950 et 1951, elle joue dans trois films des débuts de la République populaire, dont, en 1950, aux côtés de Shi Hui (石挥), « Le printemps de la paix » (《太平春》) de Sang Hu (桑弧).

 

Puis, en 1951, elle épouse Cheng Shuyao (程述尧), le directeur du théâtre Lyceum de Shanghai et donne naissance à un fils. Mais, en 1952, Cheng Shuyao est attaqué dans le cadre de la campagne des cinq-anti (五反运动) lancée contre la corruption, la fraude, l’évasion fiscale, etc… Accusé

de détournements de fonds, il fait des aveux sous la contrainte, et Shangguan Yunzhu décide de

divorcer, pour la troisième fois.

 

Cependant, à cause de cette histoire, on ne lui confie aucun rôle pendant plusieurs années. Elle recommence à jouer en 1955, dans le film « Guerre dans l’île de Hainan » (《南岛风云》) de Bai Chen (白沉), où elle interprète un rôle d’infirmière héroïque. C’est un virage brutal dans sa carrière, qui marque le début d’une autre riche série de rôles très différents.

 

A la fin des années 1950, ce sont des films de la période du Grand Bond en avant,

 

 

Le printemps de la paix, 1950

comme « C’est mon jour de repos » (《今天我休息》) de Lu Ren (鲁韧) en 1959.

 

République populaire, nouvelle image

 (portrait par le peintre Xu Weixin 徐唯辛)

 

Ses rôles les plus remarquables, cependant, sont ceux du petit âge d’or du début des années 1960, dont celui de la veuve Wen dans le film de Xie Tieli (谢铁骊) « Février, printemps précoce » (《早春二月》) en 1963 et celui de l’actrice vieillissante Shang Shuihua dans le film de Xie Jin (谢晋) « Sœurs de scène » (《舞台姐妹》) en 1965 – deux personnages dramatiques quimettent fin à leurs jours.

  

1961 « L’arbre mort reprend vie » 《枯木逢春》 de Zheng Junli 郑君里

1963 « Février, printemps précoce » 《早春二月》 de Xie Tieli 谢铁骊

1965 « Sœurs de scène » 《舞台姐妹》 de Xie Jin 谢晋.

 

Ce dernier film est attaqué avant même sa sortie sur les écrans, accusé d’être bourgeois et décadent, déclaré « herbe vénéneuse » (毒草电影) au début de la Révolution culturelle et interdit. Le réalisateur et toute l’équipe du film sont attaqués aussi.

 

Février printemps précoce, 1963

  

Sœurs de scène, 1965

 

En même temps, en 1966, l’actrice est opérée d’un cancer du sein. L’opération est réussie, mais, deux mois plus tard, on lui diagnostique un autre cancer, du cerveau, et elle doit subir une nouvelle opération, bien plus lourde.

 

 

Mais, par ailleurs, elle est soupçonnée d’avoir eu une relation avec Mao, qu’elle aurait rencontré une première fois en janvier 1956 par l’entremise du maire de Shanghai. Elle est persécutée par Jiang Qing, qui l’aurait même fait

 

Rencontre avec Mao : Shangguan Yunzhu 2ème à partir de la gauche,

entre Bai Yang 白杨 et Wang Danfeng 王丹凤

battre pour qu’elle avoue sa liaison.

 

L’immeuble Wukang, bâtiment historique

 

Finalement, le 23 novembre 1968, Shangguan Yunzhu se suicide en sautant de la fenêtre de son appartement dans l’immeuble Wukang (武康大楼) sur Ferguson Lu, dans l’ancienne Concession française, fin tragique qui achève une vie mouvementée et une carrière brillante, et que ses deux derniers rôles semblaient préfigurer.

 

Et comme si le sort devait continuer à la frapper même après sa mort, sa fille Yao Yao (姚姚) – née de son second mariage - est morte dans un accident de la route en 1975.

 

En novembre 1968, son fils Weiran (韦然), né de son dernier mariage, avec Cheng Shuyao, était l’un des « jeunes instruits » qui venaient de prendre le chemin de la campagne, dans son cas un village reculé du nord du Shanxi. Il a beaucoup neigé en décembre, le courrier de la capitale a mis un mois à parvenir dans le village, ce n’est que début janvier 1969 qu’il a reçu la lettre lui annonçant le décès de sa mère.

Trente ans plus tard, il ne comprenait toujours pas dans quelles conditions cela s’était produit. [1]

 

En 2007, la maison natale de l’actrice à Changqing, dans le district de Jiangyin, a été transformée en musée.

 

(note : les titres français des films sont ceux du catalogue Le cinéma chinois, sous la direction de Marie-Claire Quiquemelle et Jean-Loup Passek, Centre Pompidou 1985)

 

 

 

 

 

 

 

 
     
     
     
     
     
     
     
     

 

   

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



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